Correspondances de poilus 1914-1918

D.P. Lettre du 23 juillet 1915

Désiré à ses parents
à Mauron
23/07/1915


Bien chers parents,

Je vous écris ces quelques mots pour vous donner de mes nouvelles qui sont très bonnes pour le moment et ce que je désire, c'est que ma lettre vous trouve de même. Je va vous dire que je va dans les tranchées le 25 pour une quinzaine de jours. Je suis très content d'aller faire un petit tour parce qu'il déjà un moment que j'en ai pas vu de cette sale race. Voilà un bon moment que je n'ai pas bu de cidre d'où l'on est. l'on boit du vin à 30 sous le litre ; il n'est pas trop cher à côté des des pays où il valait 40 sous; mais si j'ai le bonheur ; j'en mettrai un coup au tonneau au voisin. J'ai écris à Eugène Hamon l'autre jour. Je lui ai dit de m'en garder un petit coup et je pense aller en boire une ou deux chez Ange Guillotin et si on a du blé à ramasser et à lier la nuit si c'est dans ce moment là que je va; je pourrai leur donner un coup de main. Quand j'aurai une permission, je ne pourrai pas vous dire parce que l'on ne le sait pas d'avance. J'irai vous voir en arrivant n'importe où vous serez. Vous me donnez les noms où que Eugène est passé. J'en connais quelques unes comme l'Yonne Troyes ; mais les autres, je ne les connais pas. Je lui ai écrit, il y a deux jours; il m'a dit qu'il était dans l'Est. Il pense aller dans les tranchées ces jours-ci. Enfin, je lui ai souhaité une bonne chance et surtout une bonne santé parce qu'il n'est pas bien fort. Vous me dites que Bembot.... sont en permission. Ils sont de la classe 16 et Monnier ; est-ce qu'ils sont partis ? L'on m'a dit que le fils Blot de la Ville Février est pris tard de même tant que le monde sont plus riche. Ils ont plus de chance. Vous souhaiterez le bonjour à Léon Godreuil et tous chez eux pour moi. J'ai reçu votre colis. Je vous en remercie mille fois et je peux m'en retourner ; je vous récompenserai de votre bonté que vous avez pour moi. Votre fils qui vous aime et qui pense à vous.
Désiré Pambouc