Correspondances de poilus 1914-1918

D.P. Lettre du 7 juillet 1915

Le 7 juillet 1915,

Cher parent,

Je vous écris deux mots pour vous donner de mes nouvelles qui sont très bonnes en ce moment et je pense que vous êtes de même et pour vous dire que l’on est parti de la Somme le 2 et qu’on est passé à Amiens tout près de Paris et l’on a débarqué à Belfort. Le soir l’on a fait 16 kilomètres, l’on est en Alsace. L’on est très bien et ils parlent bien le français c’est vrai que c’est pas loin de la frontière. L’on doit aller dans les tranchées le 20. J’ai vu des allumettes suisses et m’en suis servi, vous ne me parlez pas de ma lettre que je vous ai envoyée. Il y en a une partie des gosses qui ont une tête de boches, l’on me laisserait je leur foutrais une balle dans la peau. Vous me dites que tonton Adrien a été placer des   comme ça vous serez toujours plus en sûreté qu’auparavant et vous me dites que maman envoie 10 francs je les ai reçus et le colis je l’attends. Pour ma cousine que vous disiez qui devait m’envoyer de l’argent je n’ai pas eu l’honneur de recevoir une lettre d’elle, je trouve que ce n’est pas bien de sa part surtout qu’elle voulait que je lui écrive. Je ne vois plus rien à vous dire pour le moment. Je finis en vous remerciant de tout mon cœur et vous souhaite tous une bonne santé et pendant la durée de l’été pour que vous puissiez travailler un peu. Je pense que vous devez être payés plus cher que un temps de part parce que partout où l’on passe ils ont des prix faux.

Votre fils qui vous aime et qui pense à vous.

Désiré Pambouc