21.05.1915 – Eugène Pambouc à sa famille.
Chers Parents,
Le temps paraît-il, passe vite cependant car sous peu, je vais partir à la guerre, on parle que c’est mardi prochain et pour la Turquie. Je suis habillé d’aujourd’hui, tout de bleu clair, képi et tout.
Je suis toujours avec Babonneau, Tagu et les autres amis. Ils avaient fait une liste d’amis où je figurais et ils s’arrangèrent avec l’adjudant pour que nous soyons ensemble.
Il est des moments où l’on rit comme des bossus, mes amis là, hier au soir, ont donné un concert, en pleine chambrée, avec des flûtes. La cuisine va. Nous sommes de tous les âges de 23 à 43 ans. J’ai touché une autre musette.
Votre lettre a été à mon cousin à Saint Renan. Il me l’a renvoyée cachetée et intacte. Merci de votre mandat. Dès que je verrai mon cousin je partagerai avec lui. Le cousin est toujours à Saint Renan, à la 16ème escouade – 26ème camp.
Dites à chez Languille que j’ai vu leur cousin Chomaud de la Sandrais qui est marié avec une Teilland du Gretay !
Dites-leur de ne faire aucun mauvais raisonnement au sujet de mon long silence ! Voilà longtemps que je ne leur ai pas écris mais j’ai tant de choses à faire.
Marie Hervot a-t-elle reçu ma carte ?
Je crois que je puis me brosse avec ma permission, ce sera comme Dieu voudra. Je suis comme chez nous autrefois : ni bon ni mauvais type.
Au revoir, je ne sais quand.
Je vous embrasse, votre fils Eugène 2ème colonial – 2ème compagnie de marche – 7ème escouade
Brest, Parc d’artillerie.
Bien le bonjour à tous, Pierre Languille est-il rétabli ?