Je m'empresse de vous écrire deux mots pour vous donner de mes nouvelles qui sont très bonnes et je désire que ma petite lettre vous trouve de même. Chers parents, vous me dites que vous avez rempli les bouteilles avec le restant de la barrique. Vous avez très bien fait. J'espère que Pelhan a été vous voir pour boire un vieux coup de cidre. Pour le bidon que vous m'avez donné à emporter; il était vide auparavant que j'ai été rendre à domicile. J'avais toujours soif et il était très bon. je serai content d'en trouver à boire comme celui-là. Vous me dites que Ernestine Renault est partie de la Métairie; mais vous ne me dites pas où elle est partie. Il est vrai que ça ne m'intéresse guère; une ivrogne comme ça. j'espère qu'elle doit être partie où vous me disiez. je peux vous dire que la merde ne manque pas dans des endroits. Elle dépasse le soulier. je peux vous dire que depuis que l'on est là; la division à déjà dix sept cents hommes hors de combat, comme blessés, tués, pieds gelés, mais je ne sais jusqu'à quand l'on va rester lorsqu'on changera. je vous le dirai et je vous mettrai ça dans un petit coin où bien je vous écrirai comme à un ami. c'est tout ce que je vois à vous raconter. Bien le bonjour à tonton Adrien et à ma cousine du haut de la Halle, à Ange Guillotin, à Rosalie, à tous les autres voisins. Votre fils qui pense à vous. Désiré Pambouc