

Désiré à Eugène
à Toul
18/08/1915
Bien cher frère,
Je t’écris deux mots pour savoir si tu es beaucoup blessé. Je serai très content si tu pourrais me le dire. Tu me dis que tu es à l’hôpital à Toul; si tu as pas trop de mal; tu as de la chance parce que moi, je voudrai bien en attraper une balle dans une patte. Je va te dire que le 15 Août, l’on a fêté le soir vers 7 heures et demie; l’on a tiré plus de 500 coups de canon en moins d’une demi-heure et je t’assure que les marmites radinaient; l’on a fait une dizaine de prisonniers dont un officier. C’est le 31 juillet que tu as attrapé cela; tu n’est tout de même pas si verni comme moi; voilà un an passé que je fais ce métier et je n’ai rien et tant mieux pour moi. Si tu me demandes des nouvelles de moi et des camarades. Moi, je me porte toujours bien ainsi que Pelhan. Il te souhaite le bonjour. Je pense aller en permission dans les prochains mois; si j’y va; tu parles d’une cuite que je ferai ces jours là chez nous m’ont écrit en même temps que toi et ils disent qu’ils se portent très bien ainsi que les voisins et ils veulent que j’emporte une bague à maman et l’autre à ma sœur; mais je ne sais pas si je pourrai leur en faire parce que je n’ai pas d’aluminium. Je va te dire que Eugène Hamon qui est marié avec Maria Limoux du rox; ils ont un petit gars; personne ne me l’a dit mais j’ai vu ça sur le bulletin paroissial. Je finis en te souhaitant une bonne chance, une meilleure santé et bon courage. Fais comme moi; prends le temps comme il vient et ne te fais pas de bile. Ton frère qui pense toujours à toi.
Désiré Pambouc, 1er dragon, 3e escadron.