Je vous écris deux mots, très content d'avoir reçu de vos nouvelles qui sont très bonnes; pour moi, ça va aussi et je désire que vous êtes de même. Pour ce que je vous ai dit, vous n'avez qu'à le faire quand vous voulez. Je peux vous dire que je va aux tranchées ce soir. Je ne sais pour combien de temps. Je vois mon cousin souvent. Hier soir, je l'ai vu, il m'a montré le bulletin. Vous me dites que le frère de Pelhan est mort; c'est bien malheureux; cette pauvre femme va en avoir du mal si elle garde sa ferme. Enfin, qu'est-ce que vous voulez; il y en a bien d'autres. J'espère que Papa travaille toujours. Vous me direz si Ange Guillotin vous a parlé de ce qu'il m'avait promis. Pour moi, ça ne me fait rien, mais ce n'est pas la peine d'en parler s'il ne veut pas m'en donner. Je ne vois plus grand chose à vous raconter. Faites de votre mieux et ça ira. Je finis en vous serrant la main de loin; au plaisir de le faire de près. Votre fils qui pense à vous. Désiré Pambouc, 1er dragon, 3e escadron, secteur 121.
