

Désiré à ses parents
à Mauron
30/04/1915
Bien chers parents,
Je vous écris deux mots pour vous dire que je suis en bonne santé et je pense que ma lettre vous trouvera ainsi qu’elle me quitte. Je pense que vous avez reçu les deux photos que je vous ai envoyées; l’une pour vous et l’autre pour mon parrain et j’ai envie d’en envoyer une à Ange Guillotin. Peut-être qu’il me récompensera. L’on m’a dit qu’il avait Cocaud comme domestique, qu’il n’était plus chez Costard. Il va m’en rester encore une, après ça, peut-être que je va la garder ou bien l’envoyer à chez Mathurin Salmon. Vous me dites que Léon Blanchard me souhaite le bonjour ainsi que ceux du Pont Ruelhan et du Rox. Vous leur souhaiterez un de ma part ainsi qu’à chez Auguste Godreuil. Vous me dites qu’il se dit heureux maintenant. Il me dit qu’il m’a écrit hier, il me dit qu’il va aller du côté du midi. Il me dit qu’il se porte bien, Dieu merci, parce qu’il en a assez de maladies en ce moment et il commence à connaître à manier le fusil; ça c’est bien mais la fin de la guerre, ça vaudrait encore cent fois mieux. Il me dit que mon cousin Eugène se porte très bien aussi lui. Vous me demandez si j’ai encore ma médaille; oui, elle ne m’a jamais quitté et elle ne me quittera jamais. Je l’ai toujours autour du cou. Hier, il est parti de mon peloton, un sous-officier et deux brigadiers pour aller à Luçon pour dresser les bleus de la classe 15 et 16; pendant ce temps là; ils n’entendront pas les balles ni les obus. Je ne vois plus rien à vous dire pour le moment. votre fils qui vous aime et qui pense à vous.
Désiré Pambouc, 1er dragon, 3e escadron, secteur postal N°65