

Désiré à ses parents
à Mauron
10/09/1915
Bien chers parents,
Je vous écris deux mots pour vous dire qua ma santé est très bonne et je désire de grand cœur. Vous m’avez dit dans votre lettre Que Louis Pichon et Pierre Coudé ont été de permission mais l’on m’a dit que Ernest Costard y était aussi; je pense que ses parents sont contents et que Papa a été chauffer la vapeur 11 jours. C’était bien sûr de le faire si longtemps pour un ancien. Je sais qu’il fait comme il peut pour gagner sa journée et pas sans mal. Vous remercierez tous les voisins de m’avoir souhaité le bonjour et vous leur souhaiterez de ma part. J’ai reçu des nouvelles de Eugène il y a trois jours. Il dit que ça va un peu mieux depuis huit jours. Je mange de la salade de cresson que je va cueillir. J’achète deux sous d’huile et de vinaigre et je m’en fous plein la bouche comme ça, je mange très bien. En ce moment, l’on me donne pas de permission. Je ne sais lorsqu’ils vont recommencer. Je ne vois plus rien à vous dire. Je finis en vous embrassant de bien loin et au plaisir de le faire de plus proche. Vous me demandez si je veux de l’argent; vous m’en enverrez si vous voulez ou du moins, si vous pouvez.
Désiré Pambouc