Correspondances de poilus 1914-1918

D.P. Lettre du 28 juillet 1915

Mercredi 28 juillet 1915.

Bien cher Parent, Je vous Ă©cris deux mots pour vous donner de mes nouvelles qui sont très bonnes en ce moment et je dĂ©sire de tout mon cĹ“ur que ma lettre vous trouve de mĂŞme. J’ai reçu votre colis il y a deux ou trois jours parce que vous n’aviez pas bien mis l’adresse, il ne faut jamais mettre dĂ©pĂ´t de Luçon parce que ça ne va pas par le dĂ©pĂ´t et il faut quinze jours pour les avoir et mĂŞme plus. Je l’ai reçu et tout ce qu’il y avait dedans, je vous remercie beaucoup car cela m’a fait bien plaisir surtout de manger de l’andouille. Vous me dites que LĂ©on Ramel et Salmon ont Ă©tĂ© en permission, tant mieux pour eux parce qu’ils ne reverront peut ĂŞtre pas leurs parents parce qu’ils sont dans l’infanterie tandis que nous l’on n’est pas tant en danger qu’eux. Vous souhaiterez le bonjour Ă  LĂ©on Godreul et Ă  tous chez eux et Ă  Ange Guillotin et au voisin de ma part. Ne vous faites pas de bile pour moi parce que on ne s’en fait pas du tout, je ne suis pas malheureux, il n’y a qu’une chose et cela c’est que la guerre ne finit pas assez tĂ´t. Je va vous dire que Pellan, je crois qu’il va ĂŞtre plus abrutit en s’en allant que quand il est parti on n’est plus que trois Ă  s’occuper de 28 chevaux et pour les monter les autres sont tous dans les tranchĂ©es.

Votre fils qui vous aime pour la vie.