- NĂ© le 18 juillet 1889 – St-Brieuc-de-Mauron, 56208, Morbihan, Bretagne, France
- Service militaire en 1909 et incorporé au 118ème régiment d’infanterie le 4/10/1910 puis dans la gendarmerie élève garde à pied à la légion de la Garde Républicaine
suivant décision ministérielle du 26/12/1912. Garde à pied par décision ministérielle du 31 juillet 1914. - Mobilisé le 27 septembre 1914
- DĂ©cĂ©dĂ© le 27 octobre 1914 – Couin, 62242, Pas-de-Calais, Nord-Pas-de-Calais, France, Ă l’âge de 25 ans
- InhumĂ© – Beaumont-Hamel, 80069, Somme, Picardie, France
Décès : Mort pour la France, Suite blessures de guerre, sergent au 146 RI.
Inhumation : NĂ©cropole nationale de Serre-Haluterne tombe 541.
Nous sommes le 27 octobre 1914
Ce jour-là , le Petit Journal publie les paroles d’une nouvelle chanson du célèbre Théodore Botrel, sur l’air de “À Batignolles” du non moins célèbre Aristide Bruant : “Dans la tranchée”. “Il va au feu”, annonce Jean Richepin en parlant de la fausse information sur Guillaume II. Situation militaire : l’effort allemand continue, infructueux. Un portrait et un repas du général Joffre. Les Allemagnes après la guerre. Le lieutenant aviateur Paulhan a abattu un avion ennemi. Choses de guerre : le franchissement de l’Yser. Photo de cavaliers australiens. Un vaillant petit artilleur. 2000 allemands tués en attaquant une position anglaise. Le Petit Journal republié sur quatre pages, au lieu de deux depuis le début de la guerre.
La stabilisation du front – la « Course Ă la mer »
RepoussĂ©e des bords de la Marne en assez grand dĂ©sordre et fortement dĂ©moralisĂ©e, la vague allemande refluait vers les collines de l’Aisne dès le 11 septembre au soir. Derrière elle, nos 1ère et 2ème armĂ©es se rĂ©installaient en Lorraine. Mais Joffre savait bien que l’ennemi allait tenter de se cramponner Ă la forteresse naturelle qui, de la trouĂ©e de l’Oise Ă la trouĂ©e de l’Aisne, couvre la très redoutable position de Laon.
Le 13, Von KlĂĽck repasse l’Aisne, de Compiègne Ă Berry au Bac. Avec infiniment de clairvoyance, les vaincus de la Marne utilisent tous les accidents de ce terrain Ă©minemment propice Ă la dĂ©fensive, ces falaises abruptes, creusĂ©es, oĂą ils se retranchent avec une rapiditĂ© extraordinaire. La fatigue de
notre cavalerie, l’Ă©puisement de nos stocks de munitions, le manque d’artillerie lourde nous empĂŞchent d’organiser contre eux des attaques dĂ©cisives et de les forcer Ă poursuivre leur retraite vers la Meuse. Cette tĂ©nacitĂ© allemande dans le massif de l’Aisne va changer, presque du jour au lendemain, la
physionomie de la lutte, en prolonger la durĂ©e au delĂ de toutes prĂ©visions et l’amener Ă des conditions sans prĂ©cĂ©dent dans le passĂ©. Au Quartier GĂ©nĂ©ral ennemi, de Moltke a repris d’autant plus d’assurance qu’il attend le très prochain renfort de l’armĂ©e von Heeringen, retirĂ©e depuis 8 jours de Lorraine.
Au lieu de chercher Ă forcer de front cette rĂ©sistance, Joffre va essayer de la dĂ©border par l’ouest. En Ă©largissant son action vers Ham et Saint Quentin, il espère, par un rabattement consĂ©cutif, envelopper la droite allemande. Ce sera le dĂ©but de ces tentatives alternatives d’enveloppement dĂ©nommĂ©es par la
suite comme la « course à la mer ».
L’Ă©tat-major allemand conscient de la tentative de Joffre, tente la mĂŞme chose et c’est l’escalade, chaque camp essaie de dĂ©border l’adversaire par le Nord-Ouest . Les 5ème et 6ème ArmĂ©es françaises et les Ière et IIème ArmĂ©es allemandes fixĂ©es de part et d’autre, il est nĂ©cessaire de former de nouvelles unitĂ©s.
Du cĂ´tĂ© allemand 18 corps d’armĂ©e et 4 corps de cavalerie constituent 3 armĂ©es, la IIème, VIème et IVème et un dĂ©tachement d’armĂ©e. Du cĂ´tĂ© alliĂ©, 3 armĂ©es affluent vers ce nouveau théâtre la 2ème, 10ème et 8ème avec le BEF et ce qu’il reste de l’armĂ©e belge qui, après trois contre-attaques sorties d’Anvers, s’est repliĂ©e sur une ligne Nieuport-Dixmude.
La première phase (25 septembre-4 octobre)
L’intervalle entre l’Oise et la mer du Nord est essentiellement tenu par des territoriaux français et quelques Ă©lĂ©ments de cavalerie. La 2ème ArmĂ©e du gĂ©nĂ©ral de Castelnau localisĂ©e en Lorraine est alors retirĂ©e, renforcĂ©e avec le 20ème corps d’armĂ©e et envoyĂ©e au Nord de l’Oise grâce notamment Ă une manĹ“uvre de rocade essentiellement fondĂ©e sur le rĂ©seau ferrĂ©. De mĂŞme, les Allemands ont ramenĂ© la VIIIème armĂ©e de Heeringen d’Alsace. Du 25 septembre au 4 octobre, les ailes montent en puissance et s’Ă©tendent progressivement vers le Nord grâce Ă l’apport de nouvelles troupes qui se font face mutuellement au fur et Ă mesure de leur arrivĂ©e. Lorsque la 2ème ArmĂ©e atteint la Somme, elle s’Ă©tire dangereusement. Le commandant en chef envoie le gĂ©nĂ©ral Maud’huy pour constituer la 10ème ArmĂ©e au Nord de la Somme.
La deuxième phase (4-15 octobre)
Lorsque la 10ème ArmĂ©e française atteint l’Ancre, le 4 octobre, les Belges sont en grande difficultĂ©, après avoir combattu devant Liège puis en battant les Allemands sur la Gette, Ă Halen, puis en tenant Anvers et sa rĂ©gion pendant un mois. Menaçant les arrières de l’armĂ©e allemande, ils remplissent leur rĂ´le d’avant-garde gĂ©nĂ©rale des franco-anglais. Dans les conceptions de l’Ă©poque, une avant-garde gĂ©nĂ©rale est destinĂ©e Ă distraire des troupes ennemies du théâtre d’opĂ©rations principal. L’armĂ©e belge, repliĂ©e dans la vaste place forte d’Anvers d’oĂą elle lance 3 sorties, continue Ă remplir pleinement ce rĂ´le en
retenant 150 000 allemands, les empĂŞchant ainsi de prendre part Ă la bataille de la Marne. Ă€ part le passage Ă©clair Ă Anvers du Lord de l’AmirautĂ© Winston Churchill, les Belges ne reçoivent d’aide que de 3 000 soldats anglais et de quelques canons de marine Ă longue portĂ©e qu’ils installent sur des wagons plats pour pouvoir les dĂ©placer au grĂ© des besoins.
Ă€ la fin de septembre, après des combats qui durent depuis la fin du mois d’aoĂ»t, le gouvernement belge et le roi Albert 1er, prĂ©sents Ă Anvers, dĂ©cident le repli de l’armĂ©e pour Ă©viter Ă celle-ci d’ĂŞtre coupĂ©e des alliĂ©s franco-anglais et pour se rĂ©unir avec eux. Le 9 octobre, la place est abandonnĂ©e sans reddition
sous la couverture des forts de la rive gauche. L’armĂ©e belge rĂ©ussit alors un mouvement de rocade par le nord ouest aidĂ©e par la 7ème D.I. et 4ème D.C. britannique dĂ©barquĂ©es Ă Zeebruge et Ostende et rejoint sur les positions cĂ´tières 6 000 fusiliers marins français de l’Amiral Ronarc’h. Finalement positionnĂ©e dans la rĂ©gion d’Ostende-Nieuport-Dixmude, l’armĂ©e belge a rĂ©ussi son regroupement avec les franco-anglais en vue de la grande bataille que tout laisse prĂ©voir.
Par ailleurs, pour amĂ©liorer la cohĂ©sion de son armĂ©e avec l’armĂ©e française, le gĂ©nĂ©ral French demande au gĂ©nĂ©ral Joffre de faire transporter les troupes britanniques dans la rĂ©gion de Lille. Les 2ème et 3ème corps d’armĂ©e britannique prĂ©cĂ©demment inclus dans le dispositif français sur l’Aisne sont donc
dĂ©ployĂ©s respectivement dans la rĂ©gion de la BassĂ©e et dans la rĂ©gion de Hazebrouck. Le BEF occupe donc le secteur qui sera le sien pour le restant de la guerre, Ă la droite de l’armĂ©e belge. Pour gĂ©rer cet ensemble multinational français, britannique et belge, le gĂ©nĂ©ral en chef Joffre dĂ©lègue le gĂ©nĂ©ral Foch
auquel il donne le commandement des 2e et 10e Armées.
La troisième phase (15 octobre – fin octobre)
Au 13 octobre et du Nord au Sud, le dispositif assez disparate. L’ensemble des troupes françaises chargĂ© de rĂ©tablir la liaison entre les Belges au Nord et les Britanniques au Sud, appelĂ© Ă l’origine dĂ©tachement d’armĂ©e de Belgique, prend le nom de 8ème ArmĂ©e, sous le commandement du GĂ©nĂ©ral d’Urbal. Le 15 octobre, le gĂ©nĂ©ral Joffre souhaite reprendre l’offensive en direction du moyen-Escaut. Les troupes alliĂ©es parviennent jusqu’Ă Ypres sans pouvoir dĂ©passer la ville. De leur cĂ´tĂ©, les Allemands qui ont suivi et rĂ©pondu Ă la montĂ©e en puissance des AlliĂ©s choisissent pour direction stratĂ©gique Calais, afin de couper l’armĂ©e britannique de son lien le plus direct avec l’Angleterre. ArrivĂ©s les premiers, ils prennent l’initiative.
Ă€ cet effet ils lancent une offensive sur deux axes : · > vers le Nord, la 4ème ArmĂ©e, retirĂ©e du front de Champagne, vise Ă repousser l’armĂ©e belge au-delĂ de l’Yser. · > vers l’Est, la 6ème ArmĂ©e retirĂ©e de Lorraine qui comprend 10 divisions, vise Ă disjoindre les Français et les Anglais dans la rĂ©gion d’Arras.
Ordre de mobilisation du soldat Pierre BOUEDO