Date : 26 Octobre 1914 – Expéditeur : Eugène Bonnet – Destinataire : Marie et Valentine Bonnet
Lieu : Minden (Allemagne-Westphalie)
Ma chère femme, chère petite fille
Nous sommes prisonniers de guerre en Allemagne depuis Septembre et aujourd’hui, enfin, on nous permet d’écrire quelques mots, je vous envoie cette carte au grand hasard si elle vous parvient, mais je suis confiant.
Ma chère, je serais trop heureux si je savais que tu la reçois et surtout qu’elle vous trouve toutes les deux en aussi bonne santé que je suis.
Après avoir affronté plusieurs fois la mort, j’ai bon espoir de vous revoir après la guerre.
Ma chère femme je ne puis rien te dire des événements de guerre. Si par bonheur tu reçois ma carte, tu me répondras à l’adresse que je vais t’indiquer, ce serait une belle consolation pour moi.
Si je pouvoir recevoir de vos nouvelles car j’en n’ai jamais eu depuis mon départ voilà bientôt deux mois. Tu me donneras des nouvelles de mas frères si tu en as reçu et de notre chère voisin Mr Saillard.
Ma chère femme, je trouve ici les jours bien longs et ma pensée est souvent près de vous. Nous sommes loin de la paix, encore une fois ma pauvre femme, du courage et à bientôt.
Mille tendresses mes chères petite, au revoir. Eugène Bonnet.