Date : 15 Mars 1918 – Expéditeur : Eugène Bonnet – Destinataire : Mme et Mr Louis
Lieu : Rheinland — Allemagne
Chers Amis,
Comment va votre santé ? Et l’état sanitaire au pays. Pour moi la santé se maintient en dépit des privations toujours croissantes à mesure des années de guerre, mais ne puis faire allusion à la situation. Vendredi dernier, 8 Mars, j’ai reçu le colis de pommes de terre, votre envoi du 20 Janvier. Sans tarder je devrai toucher votre paquet expédié le 28 même. Je vous remercie infiniment. Je vous suis bien redevable en face de tant de dévouement. Le camarade Saillard doit être en convalescence ces temps-ci ? Qu’il tache de la faire prolonger. Je lui souhaite bien le bonjour et à Madame aussi. Et votre adjoint vous ne m’avez jamais parlé de lui, il est à la hauteur de sa tâche, se plait-il à St. Brieuc. De quel endroit est-il ? Quand vous aurez ma lettre, vos vacances de Pâques seront passées et le moment de vos grands travaux sera proche. La préparation au certificat d’études, mais hélas, la plupart de vos bons élèves vont vous quitter pour les travaux des champs pour lesquels il manque tant de bras. La guerre est là. Alors, chers Amis, ne voyant rien à vous dire. Je vais vous quitter et mettre deux lignes pour ma Valentine. Dites bonjour à Mme Azemar, j’ai reçu sa carte, à la famille Eon et Berson. Au revoir.
Ma Mignonne bien Aimée,
Comment vas-tu ? Voilà 17 jours que je n’ai pas eu de tes nouvelles, je m’ennuie. Je n’ai pas encore reçu aucune lettre du mois de Février, la dernière était celle du 29 Janvier que j’ai eue le 26 Février.
J’espère tout de même en avoir un de ces jours. Tu vas au moins tous les jours à l’école. J’ai demandé à ta maitresse de vouloir bien te donner quelques leçons supplémentaires.
Alors ma chérie, efforce-toi de faire des progrès. Dit le bonjour à grand-mère pour moi, à ma tante, Philo et son mari.
Au revoir ma petite chérie, Milles baisers et affection.