Correspondances de poilus 1914-1918

✉️ Courriers 1918

Lettre du 22 mars 1918

Date : 22 Mars 1918Expéditeur : Eugène BonnetDestinataire : Valentine Bonnet

Lieu : Rheinland — Allemagne

Ma mignonne enfant, Ma chérie,

Et comment va ta santé ? Je crois toujours bien, du moins d’après tes lettres. Hier soir j’ai reçu celle du 29 Janvier et une carte de Mr Azemar, dit lui que je le remercie. Celui du 31 Décembre, je l’ai reçu le 21 Février bien intact avec un bon contenu, remercie Mr Louis de sa peine. Ces paquets sont toujours intacts car l’emballage ne saurait être plus soigné. Huit avant j’ai reçu le paquet de rondes expédié également le 31 Décembre. Je les ai trouvées bien bonnes. Il y avait déjà longtemps que j’en avais pas mangé.

Ma Valentine, à l’avenir tu feras penser à Mr Louis de ne me mettre qu’un tout petit bout de savon tous les mois. Voilà deux paquets que je n’en ai pas trouvé. Je travaille tous les jours dans le charbon, je n’ai pas de quoi me laver, et toi Mignonne, mets-moi un couple de paquet de tabac, où à défaut de paquets, le même poids en tabac ordinaire et quelques papiers à cigarette, tous les mois j’en reçois deux paquets du comité de Ploërmel, mais j’en fumerai bien davantage. Les jours derniers, j’ai eu une lettre de Aimé Grasland de Paris, il me disait qu’il pensait aller à St Brieuc à Pâques et qu’il irait te voir.

J’ai adressé une lettre à Mme Saillard il y a 15 jours où je lui demandais de te donner des leçons supplémentaires ce printemps. Efforce-toi de la dédommager de sa peine.

Et toi Philo, comment va ta petite famille ? Et ton mari est-il toujours en bonne santé. Dis-lui mon bonjour quand tu lui écriras. Et maman ?

Sa santé se maintient toujours bien ? Dis-lui que sans cesse je pense à elle. Je n’ai rien à vous raconter puisque je ne puis rien dire.

Le bonjour à tous les amis et à Mme Saillard qui doit être au pays. Au revoir chères fille et sœur.  

Affection, bon baiser à tes enfants, Valentine, dit à Mme Louis qu’elle ne se donne pas la peine de moudre le café qu’elle envoie.  

Les prisonniers ont des moulins à café qui n’ont pas toujours de besogne, ma Mignonne, vers toi ma pensée.

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