Date : 03 Juin 1918 – Expéditeur : Eugène Bonnet – Destinataire : Valentine Bonnet
Lieu : Rheinland — Allemagne
Ma chère enfant,
Dimanche dernier je t’ai écrit une carte et aujourd’hui j’ai peu de chose à y ajouter. Avant-hier, j’ai reçu un colis de jolies pommes de terre parties de Mauron le 15 Avril, celui-là n’a pas mis trop longtemps, mais du mois de Mars je n’ai rien reçu, enfin ça viendra peut-être, ce n’est pas ce qui me préoccupe le plus pour le moment.
C’est ce dont je t’ai parlé sur ma carte de Dimanche, le rapatriement s’il peut réussir. Aujourd’hui, j’ai reçu ta carte du 31 Mars et ta carte du 9 Avril où tu me dis que Mme Saillard a reçu ma lettre du 15 Février. Cette même lettre m’apprend aussi qu’à Paris ils ne reçoivent pas de mes nouvelles ; moi j’en n’ai pas non plus des leurs. Je leurs écris régulièrement comme d’habitude au moins deux fois par mois. J’ai eu juste une lettre d’eux cette année. Les jours derniers j’ai reçu une carte de Aimé Grasland, il me dit qu’ils ont reçu une carte de toi à Pâques.
Ma Mignonne, je ne vois rien à ajouter. Continue à bien travailler jusqu’aux vacances. Si par hasard j’avais le bonheur d’aller les passer avec toi , c’est tout mon désir. En attendant, je vais te dire au revoir ma petite et souhaite bien le bonjour aux amis pour moi, à ta tante, grand-mère, Mr et Mme Louis, à Mme Sailllard car lui l’aura rejoint depuis longtemps quand tu auras ma lettre.
Mille baisers ma chérie, à toi et les petits cousins.
Vers toi ma pensée et mon affection.