Date : 06 juin 1918 – Expéditeur : Eugène Bonnet – Destinataire : Mr et Mme Louis
Lieu : Rheinland — Allemagne
Chers Amis,
Mardi dernier 11 du courant, j’ai reçu votre aimable lettre du 20 Mai. Depuis quelques jours j’attendais cette lettre ; elle m’a fait plaisir en voyant que tout le monde était en bonne santé et le colis on eut dit qu’il eut été fait de la veille. J’y ai trouvé quantité de bonnes choses, merci bien des fois à Mr Louis pour le camarade Saillard. Je n’ai pas trop bien saisi, vous me dîtes qu’il doit repasser la visite dans un mois et qu’il ne pourrait guère reprendre sa classe avant le mois d’Octobre. Il espère donc être dégagé d’obligations militaires ?
Vous direz au cousin Prosper que je le remercie de sa générosité, de mon côté, je le ferai également par une carte que je lui adresserai demain. Vous me demandez Mr Louis ce que je pense de mon rapatriement, et bien je compte un peu là-dessus, mais si la guerre continue à outrance comme dans les temps présents, je crois que je suis encore ici pour plusieurs mois malheureusement !
Je remercie tout particulièrement ces braves gens, de votre petit conseil de penser à moi. Dans la prochaine réunion, dites-leur mon bonjour. J’espère les revoir tous et encore travailler avec eux dans une entente parfaite. Bonjour à tous les amis du bourg, à Mme Azemar, à la famille Saillard, au revoir mes bons amis.
Et toi ma Mignonne, comment vas-tu ? La semaine passée j’ai reçu ta lettre du 08 Mai et ta carte du 07 Février et avant bien ta lettre du 19/5. J’ai enfin eu des nouvelles de Malakoff et un colis la semaine dernière. Quand tu écriras à ta tante, tu lui diras que tu la remercie pour moi. Elle me disait sur sa lettre que ta tante Marie devrait probablement passer un mois à Mauron et emmènerait les deux héritiers. Ils devront l’inviter à passer quelques jours avec eux, cela te distraira un peu ; au revoir ma chérie.
Amitiés à toi, à ta tante, son fils ; son mari. Bons baisers aux enfants.