Date : 26 Décembre 1914 – Expéditeur : Eugène Bonnet – Destinataire : Marie Bonnet
Lieu : Minden (Allemagne-Westphalie)
Ma chère Marie,
Ce matin j’ai reçu de ton envoi deux petits colis bien ficelés et intacts. Chocolat, chaussettes, mouchoirs, passe-montagne et bonbons et laine à repriser, je te remercie bien, me voilà bien garni et j’ai toute peine à trouver une place à tout ça. Le froid ne me peut plus rien faire.
Ma chère femme, hier le 8, j’ai reçu 5 cartes, 4 de vous et une de Saillard parmi lesquelles la lettre du 19 Novembre qui m’a causé une désagréable surprise, en effet, j’ai appris la mort de mon beau-frère, tu diras bien à toute la famille que ici, je prends une grande part au deuil qui me frappe plus tard.
Tu me donneras des détails sur ce malheur si tu en connais, tu me diras aussi ce que fait Philomène, où elle est et si son Crausselin est mobilisé.
Mes chères petites, dans précédente carte, je vous offrais mes bons vœux, mes meilleurs souhaits de bonne année et vous prie de les offrir pour moi à Mr et Mme Louis, à maman, à Mme Saillard et son mari, à la famille Berson, à Mme Leroux et ses aides car nous nous écrivons quand bon nous semble.
Le règlement est de 2 cartes par mois. Dans d’autres cartes, je t’ai dit que j’avais reçu un superbe colis de Mr Hilaire, je lui ai écrit et remercié sincèrement. Maintenant je vois que c’est toujours la persévérance de ton bon cœur.
Je suis le plus heureux d’avoir souvent de vos nouvelles, personne à la compagnie n’en a reçu autant que moi mais j’ai perdu le petit colis où était le tricot.
J’enverrai une carte à Valentine.
Je suis en bonne santé et désire que vous soyez aussi bien.
Au revoir, ma chère bien aimée.
Ton mari.
Eugène