

Trédion (Morbihan), le 3 janvier 1916. Mon vieux Joseph,
J’ai reçu ce matin ta carte qui m’a fait bien plaisir. Tu seras loin de la Trinité et il ne te sera pas facile de venir en permission souvent car Versailles c’est bien loin.
Tu as dû bien rigoler le premier et le 2 janvier sans doute et j’aurai bien voulu être avec vous. Gallais va être content d’être avec Feuillafé. À quand mon tour? Je ne le sais mais je ne tiendrais pas à y aller maintenant car je ne suis pas assez bien portant pour çà. Ca va mieux mais je ne suis pas près d’être complètement rétabli. Et Victor Hervé doit-il être content d’être dans l’artillerie.
Je pense que vous allez encore en prendre quelques bonnes cuites avant de partir.
Ton copain qui te serre la main.
Écris moi quand tu seras à Versailles.