Eugène BADOUEL est le neveu de Rosalie LEMOINE grand-mère de Madame LE BRIS, née AMIAUX, contributrice de mon site web.


Période d’avant guerre

La catastrophe du Iéna dans le port de TOULON – 1907
Mardi 12 mars 1907, l’Iéna était entré depuis quelques jours dans un des bassins de carénage de Missiessy – dans le port militaire de Toulon – pour une visite de sa coque. Les travaux étaient presque achevés, tout était normal ; vers une heure passée de l’après-midi, les hommes d’équipage regagnèrent leur poste, les ouvriers de l’arsenal n’étaient pas encore revenus à bord. Une première explosion se produisit. Une grande flamme jaillit d’une cheminée et du monte-charge de la soute tribord. L’incendie gagna rapidement les autres soutes et les torpilles, les explosions se succédèrent.
Les toitures de trois ateliers furent soufflées. Le Suffren, qui se trouvait dans un bassin proche, se coucha presque complètement sur tribord. Des éclats furent projetés à des centaines de mètres, blessant des passants et tuant même un enfant dans les bras de sa nourrice. Les dégâts furent considérables. Des débris humains furent dispersés dans un rayon de 200 mètres.
Sur un équipage de 630 hommes, officiers compris, le bilan officiel fut de 37 blessés, dont l’amiral Henri-Louis Manceron légèrement blessé, et de 118 morts, dont sept officiers parmi lesquels le capitaine de vaisseau Adigard qui commandait le navire. (Source Wikipedia)

Eugène Badouel à M. Amiaux Joseph
Chers Parrain et Marraine,
Deux mots pour vous donner de mes nouvelles qui sont très bonnes pour le moment. Je suis embarqué à bord du Carnot et je me plais assez bien. Pour l’explosion du Iéna, je me trouvais à pas plus de 200 mètres et je vous assure qu’il n’y faisait pas beau. On voyait les corps des officiers et des marins sauter par morceaux plus haut que la mâture du navire et après l’explosion, les marins survivants ramassaient les morceaux de chair sur le pont dans des sacs. Je ne vois rien d’autres choses à vous raconter pour le moment. Votre filleul qui vous aime toujours.
Eugène Badouel à bord du Carnot. Toulon, Var.
Toulon (Var), le 31 janvier 1908.

Chers parrain et Marraine,
Je suis arrivé à bord du Bouvet à bon port ; je n’ai rendu que le 30 au soir et je commençais à m’ennuyer à courir d’un bateau sur l’autre. Mon oncle et moi, nous nous joignons pour vous embrasser bien fort. Bien le bonjour de votre filleul qui vous aime toujours.
Eugène Badouel à bord du Bouvet
Cherbourg (Manche), le 28 mars 1910.

Chers Parrain et Marraine (Mr & Mme Amiaux – La Trinité-Porhoët) Je suis arrivé à bord à 10 heures dimanche matin après avoir changé 5 fois de train durant le parcours. Je vous assure que je ne prendrai plus jamais cette ligne pour revenir. Le train va trop vite. Bien le bonjour à votre petite famille et bonne santé à tous. Au plaisir de se revoir sous peu.Embrassez bien mon filleul pour moi, votre filleul qui ne vous oublie pas. Eugène à Cherbourg à bord du Bouvet.

Chère Grand-Mère (Mme Veuve Lemoine – La Trinité-Porhoët) Je suis de retour à bord, j’ai été rendu le dimanche matin à 10 heures, heureusement qu’il ne faisait pas froid car le train n’allait pas trop vite. J’écris à Victorine ainsi qu’à Jean-Baptiste Moy Pour leur faire savoir que ma permission est terminée. Bien le bonjour à toutes, embrassez bien les enfants pour moi, au plaisir de se revoir sous peu. Votre petit fils qui vous aime. Eugène à Cherbourg à bord du Bouvet.

Cherbourg (Manche), le 20 avril 1910. Chère Grand mère,
Quelques mots pour vous faire savoir que je suis toujours en bonne santé et aussi pour vous faire savoir que je vais passer par Paris quand je vais être libéré. Je ne serai à la Trinité avant le 1er Mai.
J’ai écrit à Jean-Baptiste pour lui dire de demander une permission s’il veut que je lui paye un tour de chevaux de bois pour la fête.
Bien le bonjour à tante ainsi qu’aux enfants et bonne santé à tous.
Votre petit-fils qui vous aime toujours.
Eugène à bord du Bouvet .
Période de guerre


Eugène Badouel à sa grand-mère Mme Lemoine
date : 1914, Toulon – Var
Chère Grand mère,
Quelques mots pour vous donner de mes nouvelles qui sont très bonnes pour le moment. Il y a l’oncle qui m’a quitté pour embarquer ailleurs, mais comme il est passé second-maître je crois qu’il boira du cidre de la Trinité avant moi.
Bien le bonjour à tante ainsi qu’à sa petite famille.
Votre petit-fils qui vous aime toujours,
Eugène Badouel Bonnet

Cher Parrain,
Je suis débarqué du Carnot et je suis embarqué sur le Bouvet avec MB. Moy. J’en suis très content que nous nous soyons rencontrés ; on peut parler des nouvelles du pays car il n’y a pas longtemps qu’il a quitté le patelin. Rien autre chose. Bonne santé à tous.
Badouel à bord du Bouvet, Var.


Cherbourg (Manche), 21 septembre 1914. Chère grand-mère, Nos armées se battent avec acharnement aux environs de Reims. Les Allemands ne pouvant gagner de terrain, ont bombardé la cathédrale. Elle est en flammes ; avec le mauvais temps qu’il fait, nos troupes n’avancent que très difficilement. Je vous remercie et bon souvenir. Votre petit-fils qui vous aime.


Eugène Badouël à sa grand-mère
Cherbourg (Manche), le 11 octobre 1914.
Chère Grand-mère,
Les évènements vont que très lentement, aussi nous en avons pour le restant de l’année à rester en armes, peut-être bien les premiers mois de l’année prochaine aussi. Deux sous-marins allemands ont été coulés par les russes dans la mer Baltique.
Bien le bonjour à tous et bonne santé,
Au plaisir de se revoir le plus vite possible.
Votre petit-fils qui vous aime bien tendrement.
E. Badouël, Station des sous-marins


Cherbourg (Manche), le 14 janvier 1915.
Ma chère Grand-mère,
Merci de votre bonne lettre reçue les jours derniers ainsi que les 5 francs qui s’y trouvaient ; vous me dites que vous n’êtes pas bien forte du moment qui coure. Il ne faut pas s’y étonner au temps qu’il fait surtout ici ; de la pluie et du brouillard tous les jours. J’ai attrapé un bon rhume pour ma part, maintenant, ça va mieux. Je termine en vous embrassant de tout cœur et bonne santé à tous.


Cherbourg (Manche), le 15 février 1915. Chers Parrain et Marraine, Quelques mots pour vous donner de mes nouvelles qui sont très bonnes, j’espère qu’il en est ainsi pour toute la famille. Je vous ai demandé si vous connaissiez un nommé : Victor JÉGU, fils de François et Anne-Marie AUDO né le 4 octobre 1886, domicilié actuellement à BASSE-INDRE en LOIRE-INFÉRIEURE. Il est marin de 3ème classe sans spécialité. Si vous connaissez ça, je pourrais vous en dire quelque chose. Si les parents étaient à la Trinité, ne leur parler de rien. Au revoir et bonne santé – Station Sous-Marin – Cherbourg.


Cherbourg (Manche), le 11 avril 1915.
Ma chère Grand-mère,
J’avais écrit à Fernand mais je n’ai pas eu de réponse car il était parti. J’ai appris par Victorine qu’il lui a écrit de Dunkerque avant de prendre le train pour le front. Il est parti d’Angers le 1ier avril, ce même jour je lui écrivais. J’ignore s’il recevra ma lettre. IL va se trouver bien exposé, enfin ayons toujours le ferme espoir qu’il ne lui arrive aucun malheur.
Depuis que je suis quartier-maître, je suis débarqué des sous-marins mais je reste en subsistance en attendant des ordres du dépôt. J’espère rester où je suis car en ce moment il n’y a pas beaucoup d’embarquement.
Bien le bonjour et bonne santé à toute la famille.
Votre petit-fils qui vous aime bien tendrement.
E. Badouël aux sous-marins Cherbourg
Cherbourg (Manche), le 4 juillet 1915. à M. et Mme Amiaux
Chers Parrain et marraine,
Malgré que je pense encore aux quelques jours de la vie civile passée ; la vie militaire m’a vite ramené à la réalité. Tout de même, c’est une permission trop courte que j’ai eue. Je ne recommencerai pas pour si peu ; ça ne comprend la fatigue endurée. je suis toujours en bonne santé, j’espère que pour vous et votre famille qu’il en est ainsi. Votre très dévoué filleul.
Badouel, marin, Cherbourg.


Cherbourg (Manche), 16 mai 1915.
Ma chère Grand-mère,
J’espère que vous êtes en bonne santé ainsi que toute la famille. Victorine est venue passer 12 jours à Cherbourg. J’en étais tout heureux de cette visite inattendue ; aussi, j’en ai profité pour faire une petite visite en ville tous les soirs, moi qui avais l’habitude de ne sortir que très rarement. j’y ai trouvé une bien grande distraction. Bonne santé et le bonjour à toute la famille. Votre petit fils qui vous aime très tendrement.
Badouël.


Cherbourg (Manche), le 15 juin 1915.
Ma chère Grand-mère,
Quelques mots pour vous donner de mes nouvelles qui sont toujours bonnes. J’espère que pour vous ainsi que pour la famille il en est ainsi.
J’espère bien finir à la station des sous-marins ? Je vais demander une permission pour la fenaison. Je ferai le possible pour l’obtenir mais dans la marine c’est très dur pour en avoir.
Votre petit-neveu qui vous embrasse bien tendrement.
Badouël aux sous-marins Cherbourg
Cherbourg (Manche), le 6 août 1915.
Chers Parrain et Marraine,
Hier midi, j’ai reçu la gentille lettre de mon filleul, aussi, je l’en remercie m’apprenant la mort de Ernestine Marsac à laquelle quand je l’ai vue étant en permission, j’étais persuadé de ne plus la revoir. Tant qu’à Fernand ; par Victorine, la semaine dernière ; j’ai reçu une carte me disant qu’il était en bonne santé ; tant mieux, cela n’empêche qu’il a été vraiment négligeant ; être trois mois sans donner de nouvelles, c’était un peu trop exagéré. Tant qu’à moi, je suis toujours au même poste et espère y rester jusqu’à la fin. En attendant le jour de délivrance, je vous souhaite à tous bon courage et bonne santé.
Badouel, marin, Cherbourg.


Cherbourg (Manche), le 06 février 1915.
Chers parrain et marraine,
Merci pour votre aimable carte reçue aujourd’hui vous sachant tous en bonne santé ; pour moi, il en est ainsi. je croyais que pour Jégu dont on avait parlé était récemment parti. Il a voulu faire la forte tête avec le motif qu’on lui a porté, il est passé au conseil de guerre et écopé de cinq ans de travaux publics et aux frais de l’Etat. Voici le motif; Coupable d’avoir à Gâvres, le 3 Novembre 1914, abandonner son poste de garde et refuser d’obéir à son supérieur sur un territoire en temps de guerre.


Eugène Badouël à sa grand-mère
Cherbourg (Manche), le 15 octobre 1915.
Chère Grand-mère,
Je vous écrit ces quelques mots pour vous donner de mes nouvelles qui sont toujours très bonnes. Je souhaite que pour vous il en soit ainsi et toute la famille. Je viens de recevoir des nouvelles de Fernand qui est toujours en bonne santé. Il me dit avoir reçu le 3 de ce mois ma lettre que je lui avais envoyée à destination d’Angers alors qu’il partait pour le front.
Je la croyais bien perdue ainsi que l’agent que j’y avais joint, mais non heureusement, elle a mis 7 mois pour lui parvenir.
Ici à Cherbourg il n’y a pas de changement. J’ai écrit à l’oncle Moy. Je n’ai pas encore reçu de réponse. J’ai eu son adresse par Victorine qui a été le voir.
Votre petit-fils qui vous embrasse bien fort.
E. Badouël, sous-marins Cherbourg

1916 – Boulogne (Pas-de-Calais) Eugène Badouel à son parrain, Joseph Amiaux
Depuis mon départ j’espère que vous êtes toujours en bonne santé ainsi que la famille. Lorsque Joseph est reparti nous avions eu le temps de se promener un peu par Ploermel puisqu’il ne prenait le train qu’à 9h40 et nous à 2h l’après-midi. Mon retour s’est très bien effectué et continue maintenant mon service comme par le passé.
Votre filleul très affectionné.
Torpilleur 308
Boulogne – Pas de calais


Cherbourg (torpilleur 308), le 19 janvier 1916.
Mon cher Joseph,
Je viens de recevoir ta carte m’apprenant qu’à ton tour, tu es au service militaire. j’espère que tu t’y trouve assez bien ; surtout, espérons qu’au moment de ton instruction sera terminée, tu n’ailles pas voir le front car cette guerre commence à être passablement longue. Voilà 15 jours que je suis débarqué des sous-marin. je suis actuellement embarqué jusqu’à la fin de la guerre sur le torpilleur 308s’il n’y lui arrive pas d’accident, n’y a moi non plus. je viens de recevoir des nouvelles de la Trinité ; tout le monde va bien, il est ait ainsi pour Fernand qui ne s’ennuie pas trop par là-bas.
Cherbourg (Manche), le 1er février 1916.
Ma chère Grand-mère
Je suis de retour à Cherbourg ayant fait un très bon voyage surtout un peu plus proprement que celui que j’ai fait vendredi la nuit de la Trinité à Saint Brieuc. Je croyais rester en soute tellement la route était mauvaise. J’ai été rendu à Saint Brieuc le matin à 2h30 sans encombre. Je suis en très bonne santé.
J’espère qu’il en est de même pour vous ainsi que pour la fille.
Bien le bonjour à tous,
Votre petit-fils très affectionné et qui vous embrasse bien fort
Eugène Badouel
Torpilleur 308
Cherbourg

Cherbourg (Manche), le 2 avril 1916.
Cher parrain,
Je suis de retour à Cherbourg et ai fait un bon voyage, un peu plus agréable que celui de jeudi soir de la Trinité à Saint Brieuc. J’ai été rendu à 2h30 en père peinard, sans avoir pu rencontrer un compagnon pour me tenir compagnie. J’ai parlé à Adeline pour se rendre près de vous afin de mieux choisir et dire son goût des objets qu’elle doit prendre chez vous. Elle ira sans doute pour la foire du 15 ou peut-être plus tôt par JH Graffin. Elle fera comme bon lui semblera. En tout cas pour ces choses c’est plutôt à elle de faire son choix car moi je ne suis guère connaisseur.
Bien le bonjour à tous et bonne santé,
Votre filleul très affectionné
Eugène Badouel
Torpilleur 308
Cherbourg


Le Havre (Seine Maritime), le 11 avril 1916.
Chère Marraine,
C’est au Havre que j’ai reçu votre lettre car j’y suis depuis dix jours environ. La semaine dernière, nous avons coulé un sous-marin boche. Aujourd’hui, il a été renfloué et rentré au port du Havre. Il nous en a fait des misère avant de le capturer ; enfin, notre peine a été couronné de succès et sommes très heureux de notre prise. D’après ce que vous me dites sur votre lettre, grand-mère n’est pas bien forte aussi je m’empresse de terminer. Bon courage et bonne santé à tous.


Le Havre (Seine Maritime), le 14 avril 1916.
Mon cher Joseph,
C’est hier que j’ai reçu ta lettre, laquelle m’a fait plaisir de te savoir en bonne santé et surtout que tu ne fais pas de mousse. j’ai reçu des nouvelles de la Trinité par ta mère. Ils sont tous bien à l’exception de grand-mère comme tu me le dis sur ta lettre. l’âge y est pour beaucoup. Tant qu’à moi, je suis toujours bien mais ne sait jusqu’à quelle époque nous restons au Havre. Tous ces voyages me font voir du pays surtout étant aux bains de mer. Je te la serre bien amicalement. Ton cousin tout dévoué.
Badouël


Le Havre (Seine Maritime), le 18 mai 1916.
Mon cher Joseph,
Je viens de recevoir ta photo qui m’a réellement fait plaisir, je t’y trouve très bien et suis heureux que tu es toujours bien. De mon côté, je suis toujours en bonne santé attendant de jour en jour la fin de ces tristes événements. Fernand m’écrit également, il est toujours bien mais je le trouve bien exposé surtout à la côte 304 où il se trouve actuellement. Espérons qu’il ne lui arrive aucun malheur et qu’il revienne sain et sauf. En ce moment, l’on parle de retourner à Boulogne mais il n’y a encore rien de certain. Tant qu’à moi, je ne suis guère gêné où l’on m’envoie ; ça va toujours n’importe où je me trouve. je termine mon cher Joseph, bon courage.
Badouël


Cherbourg (Seine Maritime), le 24 août 1916.
Mon cher Joseph,
Je fais réponse à ta carte reçue voilà 2 jours et qui m’a fait réellement plaisir de te savoir toujours en bonne santé. J’ose croire que tu ne penses pas de suite aller sur la ligne de feu. J’ai reçu des nouvelles de Fernand ; il a quitté la fournaise de Verdun pour aller en arrière au repos. Il me dit en être content, cela ne m’étonne pas. tant qu’à moi ainsi qu’Aveline, nous sommes toujours bien et souhaitons qu’il en soit ainsi de ton côté, surtout qu’il ne t’arrive aucun malheur. Toujours bien à toi. Ton cousin qui ne t’oublie pas.
Badouël, torpilleur 308. Cherbourg, Manche.


Le Havre (Seine Maritime), le 19 octobre 1916.
Mon cher Joseph,
Je viens de recevoir ta carte par laquelle j’apprends que tu es toujours bien ; pour moi, il en est ainsi, je suis au Havre depuis le 25 Septembre. je crois que nous ne rallions Cherbourg qu’au 1er de l’an. La mer n’est pas bien caressante pendant cette saison et pourtant, l’hiver n’est pas encore fini. Fernand ne doit pas encore être en permission. Il attend de jour en jour que son tour soit arrivé pour y aller. Je souhaite que vous y tombiez tous les deux ensemble. Ce serait une bonne distraction pour vous. Bon courage et bonne santé. Ton cousin tout dévoué.
Badouël, torpilleur 308, Le Havre. Seine Inférieure.
Le Havre (Seine Maritime), le 29 décembre 1916.
Chère Marraine,
Á l’occasion de la nouvelle année qui sous peu de jours va commencer, je vous souhaite mes meilleurs vœux et souhaits de bonheur et de bonne santé et qu’enfin, 1917, nous apporte la paix et la victoire finale depuis si longtemps attendues. J’espère que tout le monde va bien ; tant qu’à moi, ça va toujours ; j’ai eu des nouvelles de Joseph voilà une dizaine de jours. Il me dit que de son côté, tout n’est pas rose. Je veux bien le croire ; c’est partout à peu près la même chose ; à cette saison de l’année, la mer est bien mauvaise. Nous sommes plus souvent qu’à notre tour trempés comme de vrais canards. Enfin, je souhaite que nous en verrons bien la fin un jour ou une nuit ? Votre filleul, très affectueusement.
Le Havre
Eugène Badouel.
1918 à bord du Harpon. Eugène Badouel à sa marraine.
De Dunkerque,
Acceptez mes meilleurs vœux et souhaits de bonheur et de bonne santé ainqi que votre famille à l’occasion de la nouvelle année. Heureusement que la dernière année de guerre va enfin s’éteindre et que sous peu le temps de paix va renaître dans nos foyers. Votre filleul affectionné.
Dunkerque Nord
1918 à bord du Harpon. à Mme Veuve Amiaux
Á l’occasion du nouvel an, je viens vous offrir mes meilleurs vœux et souhait de bonheur et de bonne santé.
Badouel à bord du » Harpon » Cherbourg.