Correspondances de poilus 1914-1918

Alphonse GARDAHAUT a écrit…

Coulonges (Marne) à 5 kms au sud de Fismes

Chemin des Dames – 1917



Cartes postales envoyées par Alphonse Gardahaut.


Le 29 janvier 1918.

Chère Aline,

Deux mots pour te donner de mes bonnes nouvelles et toi, j’espère que tu vas mieux. Ici, il fait toujours un temps superbe. Aussi, nous sommes très fatigués de cette chaleur. Je ne vois pas grand chose à te dire. Tu donneras le bonjour à ta cousine Annie et la petite Aline. Bien des choses à ta mère. Ton amie qui t’embrasse bien fort de loin.
Alphonse


Le 31 janvier 1918. Chère Aline,

Deux mots pour te donner de mes nouvelles qui sont très bonnes pour le moment et je pense que ma carte te trouve en meilleure santé. J’ai vu la lettre que tu as envoyé à Joseph ce midi. Je vois que ton doigt va mieux et que quand on ira en perme, on pourra s’amuser. Je n’ai rien de nouveau à te raconter. Bien le bonjour à ta mère. Ton petit ami qui t’embrasse bien fort de loin.
Alphonse


Le 27 janvier 1918. Chère Aline, Deux mots pour te donner de mes nouvelles qui sont très bonnes pour le moment et je pense que ma carte te trouve en meilleure santé. Tu ne m’avais pas dit que tu étais malade et cela me fait beaucoup de peine de te voir souffrir mais j’espère que ça va déjà mieux. Aussi je m’en vais t’écrire tous les jours ainsi tu te désennuieras car j’attends que tu sois en bonne santé pour recevoir de tes nouvelles . Je ne vois plus rien à ta raconter. Bien le bonjour à ta mère. Ton petit ami qui t’envois le plus doux des baisers. Alphonse


Le 5 février 1918. Chère Aline, Deux mots pour te donner de mes nouvelles qui sont encore très bonnes et que pour toi il en est de même. Nous devons changer de ville jeudi et nous avons au moins 28 kms à faire, ce n’est pas gai avant d’aller en perme mais malgré tout le courage ne nous manquera pas. Bien le bonjour à ta mère et à toute la famille, ton petit ami qui t’embrasse de loin. Alphonse


Le 18 mars 1918. Ma chère petite Aline, Deux mots pour te donner de mes bonnes nouvelles et comme je l’espère que ma carte te trouve en bonne santé. Je suis monté en ligne depuis hier jusqu’à ici, ça s’est très bien passé car ici je n’ai pas le travail qui est dur mais nous sommes tranquilles. Joseph n’est pas avec moi, ils sont un peu plus sur la gauche . Je le reverrai en descendant. Je ne vois plus rien à te dire et je finis ma carte en t’embrassant bien fort. Bien des choses à ta mère. Celui qui t’aime. Alphonse






Doullens (Somme), le 8 mai 1918.

Ma chère petite Aline,
Je t’écris ces quelques mots pour te donner de mes nouvelles qui sont très bonnes et j’espère que ma carte te trouve de même ainsi que ta mère. Nous sommes toujours au même endroit et aujourd’hui nous avons un temps superbe. Je suis de garde toute la journée jusqu’à cinq heures ce soir et nous travaillons toujours dans ce champ d’aviation. Voilà huit jours que je n’ai rien reçu de toi, cela m’ennuie car je me demande ce que tu deviens. J’espère recevoir de tes nouvelles demain, cela me fera plaisir.
Je finis ma carte en t’embrassant bien des fois de loin.
Reçois de ton petit Alphonse son plus doux baiser.



Saint-Omer (Nord), le 21 mai 1918. Ma chère petite Aline, Je m’empresse de répondre à ta carte que j’ai reçue aujourd’hui et qui m’a fait plaisir de recevoir de tes nouvelles. Demain nous devons nous déplacer c’est à dire dans la nuit et nous ne savons pas où nous allons. Il est question que nous montions en ligne mais ce n’est pas sur car à la division il y a des épidémies et cela nous retarderait.
Je ne vois plus rien à te dire pour le moment.
Je finis ma carte en t’embrassant bien fort de loin.
Reçois de ton petit ami qui t’aime pour la vie un doux baiser. Alphonse




Bataille de la Marne, le 15 juillet 1918.



Extrait de l’historique des 1er et 21ème Régiments du Génie (Campagne 1914-1918)

Cartes postales envoyées par Alphonse Gardahaut