

Lorient (Morbihan), le 14 août 1916. Mon cher Joseph, Je viens de recevoir ta lettre et suis bien contente que tu vas toujours bien. Voilà quinze jours que nous sommes ici et on ne s’ennuie pas comme chez nous. Nous avons encore pour quinze jours. Je vois qu’il n’y a pas gros dans ton patelin, ça ne vaut pas la Trinité ; mais il faut toujours espérer. prends toujours les choses du bon côté et le temps te paraîtra moins long. Tonton Jean revient tous les 2 soirs et part le matin à 8 heures. Il m’a envoyé ta carte. je vais faire venir Aline passer quelques jours à Lorient si je le peux ; mais ce n’est pas bien facile de trouver un lit sans ce gamin ; où nous sommes nous en avons deux et nous ne pourrons pas toujours en disposer car la petite du Maître qui nous cède sa chambre vient souvent coucher avec Aline car son frère revient tous les soirs coucher à la maison et ils n’ont qu’un petit lit chez eux. je voudrais cependant bien lui faire plaisir ; là ce serait pour elle un désennui. Je t’embrasse bien.
Ta tante Eugénie.