Le Havre (Seine Maritime), le 29 décembre 1916.
Chère Marraine,
Á l’occasion de la nouvelle année qui sous peu de jours va commencer, je vous souhaite mes meilleurs vœux et souhaits de bonheur et de bonne santé et qu’enfin, 1917, nous apporte la paix et la victoire finale depuis si longtemps attendues. J’espère que tout le monde va bien ; tant qu’à moi, ça va toujours ; j’ai eu des nouvelles de Joseph voilà une dizaine de jours. Il me dit que de son côté, tout n’est pas rose. Je veux bien le croire ; c’est partout à peu près la même chose ; à cette saison de l’année, la mer est bien mauvaise. Nous sommes plus souvent qu’à notre tour trempés comme de vrais canards. Enfin, je souhaite que nous en verrons bien la fin un jour ou une nuit ? Votre filleul, très affectueusement.
Le Havre
Eugène Badouel.