

Désiré à son frère
Paris pour Mauron
13 Décembre 1914
Cher frère,
Je t’écris deux mots pour te donner de mes nouvelles qui sont très bonnes pour le moment et je pense que tu es de même et pour te dire que l’on est à Blangerval dans un village à 8 kms de saint Pol. Voilà 3 jours que l’on y est. L’on nous a dit que l’on était là pour 2 mois mais on n’en sait rien, ça peut changer d’un jour à l’autre. L’on n’a plus de carabine, on a des mousquetons avec des coupe-choux. Je voudrai bien savoir pourquoi vous ne voulez pas me dire quand il y a des tués, des blessés, des faits prisonniers, c’est il que vous croyez que je ne le sais pas; je le sais bien et c’est pas la peine que vous de le cacher. Quand tu me récriras, tu me diras comme vous êtes avancés si la Toussaint si vous avez beaucoup à faire; voilà bientôt Noël qui arrive dans quelques jours. Je te remercie de tes lettres que tu m’as envoyées. Tu souhaiteras le bonjour à chez Languille pour moi ainsi qu’à sa servante; des nouvelles du pays; je n’enconnais pas. Pelhan est toujours en bonne santé ainsi que moi. J’ai écris à mon parrain avant-hier. Je ne sais pas ‘il va me répondre mais je m’en fous, voilà 130 jours de guerre et ce n’est pas encore fini. je ne connais plus rien à te dire pour le moment. Je finis en te souhaitant le bonjour. Ton frère qui t’aime et qui pense à toi pour toujours. Au revoir et portez vous bien.
Désiré Pambouc, 1er dragon, 3e escadron, 9e division, Ecole militaire à Paris.