Correspondances de poilus 1914-1918

D.P. Lettre du 24 mars 1916

Bien cher parent,

Je vous écris deux mots toujours heureux de recevoir de vos nouvelles et aussi que vous recevez bien mes lettres . Je suis en très bonne santé et je désire que ma lettre vous trouve de même. Vous me demandez si je veux de l’argent, si vous m’en envoyez un peu je serais content parce que lorsqu’on a pas trop d’argent l’on est pas heureux avec la boisson que l’on touche. En ce moment l’on mange beaucoup de macaronis de singe et de riz et surtout en tranchées l’on ne trouve même pas d’eau pour boire et celui qui n’a pas d’argent il a soif parce que le vin il y en a encore mais l’eau ils ont du mal même pour ceux de la cuisine, si vous pouvez m’envoyer un peu de beurre et du papier à lettres, de chaussettes je n’en ai pas besoin. Vous me dites que maman a travaillé chez Ange Guillotin, vous me dites de ne pas me faire de bile, ne vous en faites pas plus que moiet ça ira bien. Je vous avais dit que j’avais rempilé dans les tranchées mais l’on a pas voulu me laisser. Enfin je finis en vous embrassant de bien loin au plaisir de le faire de plus près.

Votre fils qui pense à vous. Chère sœur, je te remercie de bien vouloir m’écrire comme ça et me donner des nouvelles du pays.

Désiré Pambouc.