Correspondances de poilus 1914-1918

Hervé LOUIS a écrit …

Rennes, le 21 janvier 1916. Mon vieux Joseph, Aussitôt que je reçois ta carte, je me mets à te répondre. Je me plais très bien au 7e ; le boulot n’est pas trop dur et la nourriture est épatante. Comme tu as dû le savoir, j’étais en perme mardi ce qui n’a pas été long mais que veux-tu, j’étais heureux tout de même de revoir mon parrain. je fus voir le père Amiaux et sa famille qui m’ont fait voir ta photo ; tu es très bien en soldat. Je ne suis pas à même de t’envoyer ma photo car nous ne sortons pas encore rien qu’à partir de Dimanche. je me suis déjà bien baladé dans Rennes mais accompagné d’un brigadier. Mon vieux Joseph, remarque bien le type sur lequel j’ai fait une croix. je crois que sans peine tu le reconnaitras ; c’est bien Emile Pichonnet.
Quartier Colombier. Rennes.


Acigné (35), le 26 avril 1916. Mon cher Joseph, De ce moment, je suis à Acigné, petit patelin à 20 kms de Rennes. J’y suis depuis hier au soir. Aujourd’hui Dimanche, repos sur toute la ligne ainsi que demain. Heureusement car cela ne me dit rien de faire le ?. mon vieux Joseph, je suis resté dans une ferme dans le bourg tandis qu’il y a des copains qui sont partis à ? dans les terres. Tout cela ne vaut pas la ferme que j’ai passé au Porhouët. Je te la serre cordialement.
Ton copain Victor.


Allain (Meurthe et Moselle), le 27 avril 1916. Ma chère Aline, Pour la première fois, je suis en repos dans un pays très agréable. Mon bonheur ne m’empêche pas de penser aux parents et amis et c’est pourquoi je te donne aujourd’hui de mes nouvelles. Je me trouve dans la Meurthe et Moselle à proximité de Toul. Le pays est charmant mais plus encore les demoiselles. Bonjour à ta mère et à ton frère Eugène. je t’embrasse bien fort.
Ton cousin Hervé Louis.


Nancy, le 18 mai 1916. Ma chère Aline, Merci de ta charmante lettre, ce matin j’ai envoyé un vaguemestre à ton frère Joseph, il m’écrit assez souvent et j’en suis heureux. Demain matin je retourne au feu sur un secteur situé sur la gauche de Nancy. Mon séjour au repos a été des meilleurs. Embrasse pour moi ta mère et ton frère. Ton cousin qui pense bien à toi. Louis.


Le 2 septembre 1916. Maréchal des Logis, 103e R.A.L, 24e Bataillon, secteur 96. Ma chère Aline, Reçois les meilleurs souvenirs de ton cousin l’artilleur. Le bonjour à ta mère et à ton frère Eugène. Hier, j’ai reçu un mot de Joseph ; je vais lui répondre aujourd’hui. Ton cousin qui pense à toi.
Hervé Louis.


Secteur 96, le 06 mai 1917. En réponse à ta carte du 30 Avril, je t’adresse une bobine avec prière de la combler de nombreux bécots ; ça te rappelleras ton jeune temps et le mien sur la petite sente en revenant de St Marc. As-tu rencontré l’élu de ton petit cœur ? Ici, malgré les premiers beaux jours de printemps, je suis tout refroidi et ne pense pas beaucoup aux petites amies. Le canon et la chasse aux boches, seul, m’intéresse. Je ne crois pas retourner en permission avant la fin de la guerre. Nous avons trop de travail. Mes amitiés et le bonjour à ta maman. Je t’embrasse bien fort. Ton cousin qui t’aime et pense à toi.
Louis.


Le 28 novembre 1917.
Ma chère Aline,
Je t’adresse ainsi qu’à ta maman tous mes bons vœux et souhaits pour l’année 18. Que cette nouvelle année vous rende vite Joseph et …. de nous et nos familles ! La joie sera alors complète. Je suis toujours bien et supporte bien le froid. Reçois mes meilleures amitiés. Ton cousin qui pense à toi. Louis


Somme, le 16 mai 1918.
Ma chère Aline, En ce moment, je trimballe mes abattis en Lorraine ; ça change un peu de la Somme. Le pays est magnifique et le beau sexe foisonne. Me trouvant cantonné dans un pays arrosé par la Meurthe, je m’offre la pêche comme distraction. Joseph et Alphonse me donnent régulièrement de leurs nouvelles. Vite notre perme à tous ; les trois que nous retournions nous balader à Ploërmel. mon meilleur bonjour à ta maman. Ton cousin qui pense à toi et t’embrasse très fort.
Louis.