Correspondances de poilus 1914-1918

Alfred LEGAL a écrit …



Nantes (Loire Inférieure), le 12 octobre 1916. Mon vieux poteau, Tu vas dire que j’oublie les copains, Oh ! non, j’ai reçu ta carte l’autre jour et t’en remercie. Ah oui, on parle de nous faire passer le Conseil au mois de Novembre, Décembre. Je n’ai guère envie d’y aller tu sais, maintenant que je gagne 200 balles par mois. J’espère bien rester encore un an aussi. Pour les poules dont tu me parles ; ici, on en voit plein les rues mais pas à plumes. Mais j’en ai encore jamais vu à poil non plus. ce n’est pourtant pas l’envie qui me manque. Tu sais, à part ça, rien de neuf. Il faut absolument qu’on aille nous les Poilus du 18 vous aussi les potes de Berlin. Au revoir vieille branche.


Nantes (Loire Inférieure), le 11 juillet 1916.
Mon vieux poilu, J’ai reçu ce soir ta carte qui m’a fait bien plaisir. J’allais t’écrire ces jours-ci. j’ai voyagé avec Barillé l’autre jour depuis Nantes jusqu’à Questembert. Il m’a dit que Jean Laire est bon pour le service. Tu parles d’un petit soldat, s’il n’a pas changé depuis 6 mois. j’ai vu Brun qui passait à Nantes il y a environ un mois mais je n’ai pas pu lui causer. J’ai rencontré une fois Marie Briend et une des filles Mignot. Ce soir, j’ai vu le père Caillet ; je l’ai bien pris pour lui en passant à côté de lui mais je ne lui ai pas causé. Au revoir mon vieux. Á bientôt de tes nouvelles.


Trédion (Morbihan), Le 27 avril 1916
Mon vieux Joseph,
J’ai reçu ce matin ta carte-lettre qui m’a fait bien plaisir d’avoir de tes nouvelles. Voilà longtemps que je n’en ai eu. Je pars demain pour Nantes, je ne sais pas si je resterai mais je t’écrirai de là-bas. Je suis allé à Ploërmel l’autre jour j’avais envie de pousser jusqu’à la Trinité, mais non. Je ne sais pas si je t’ai dit que j’avais rencontré Dé… Désiré Elie près d’Elven l’autre jour. Au revoir mon vieux Joseph, Alfred Legal, bon copain qui te la serre.


Trédion (Morbihan), le 3 janvier 1916. Mon vieux Joseph,
J’ai reçu ce matin ta carte qui m’a fait bien plaisir. Tu seras loin de la Trinité et il ne te sera pas facile de venir en permission souvent car Versailles c’est bien loin.
Tu as dû bien rigoler le premier et le 2 janvier sans doute et j’aurai bien voulu être avec vous. Gallais va être content d’être avec Feuillafé. À quand mon tour? Je ne le sais mais je ne tiendrais pas à y aller maintenant car je ne suis pas assez bien portant pour çà. Ca va mieux mais je ne suis pas près d’être complètement rétabli. Et Victor Hervé doit-il être content d’être dans l’artillerie.
Je pense que vous allez encore en prendre quelques bonnes cuites avant de partir.
Ton copain qui te serre la main.
Écris moi quand tu seras à Versailles.


Trédion (Morbihan), le 4 février 1916. Mon cher Joseph,
J’ai bien reçu tes deux cartes qui m’annoncent ton changement d’adresse. Je te prie d’excuser la paresse que j’ai eue de ne pas te répondre aussitôt. J’ai rien de nouveau. Je me ballade toujours.
Et le métier ça va ? À bientôt de tes nouvelles.
Reçois une bonne poignée de main.