Correspondances de poilus 1914-1918

D.P. Lettre du 5 mai 1916

Désiré à ses parents
à Mauron
05/05/1916

Bien chers parents,

Je suis un peu en retard à vous écrire mais ce n'est pas de ma faute parce que je me suis blessé au doigt; alors, je ne pouvais pas écrire. Ce n'est rien mais c'était le chiffon qui me gênait. Pour les tranchées, elles sont supprimées pour un moment. Je pense, j'espère que vous avez reçu ma lettre que je vous ai envoyée le 28 ou le 29 Avril. Je vous demandais quelques sous parce que l'on s'est amusé le jour de Pâques et puis la pièce n'a pas duré longtemps et puis il fait chaud en ce moment; l'eau n'est pas très bonne, elle a le goût du purin. Je n'ai jamais vu des pays pareils; les tas de fumier sont presque dans les maisons. Ils montent sur la première marche. C'est tout ce que je vois à vous raconter. Je finis en vous embrassant de loin. Votre cher dévoué fils qui pense toujours à vous. Chers parents, j'ai reçu vos deux lettres qui m'ont fait plaisir et les cinq francs qu'il y avait dedans. Je vous remercie beaucoup. Pour les permissions, je ne compte pas y aller avant le mois de Juin et encore à la fin ou bien il faudra qu'il en part plus qu'en ce moment. je vous mets un petit souvenir dans votre lettre: je vous dirai plus tard d'où ça vient. Je finis en pensant toujours à vous. Désiré Pambouc. Vous souhaiterez le bonjour à tous les voisins de ma part à Eugène Hamon et Mathurin Salmon et le cordonnier en particulier.
Désiré Pambouc.