Correspondances de poilus 1914-1918

D.P. Lettre du 9 novembre 1914

Désiré à ses parents
Poperinge pour Mauron
9 novembre 1914

Chers parents,
Je vous écris deux mots pour vous donner de mes nouvelles qui sont bonnes pour le moment et je pense que vous êtes de même et pour vous dire que j’ai reçu vos dix francs et votre colis: une chemise de laine, une de coton, 2 paires de chaussettes , deux crayons, une ceinture de flanelle; je vous remercie beaucoup parce qu’il ne fait pas bien chaud maintenant surtout coucher dehors. Il y a quatre jours l’on a été 48 heures dans les tranchées et l’on retourne ce soir pour 24 heures. Vous me dites que Daniel est blessé et bien d’autres. Je crois que le fils de Louis Chevalier est prisonnier et beaucoup qui ne reviendront plus à Mauron. L’on m’a dit que Baptiste Gardier était mort ; toute l’active d’infanterie est complètement perdue; on ne voit plus que des territoriaux. Je ne vous avis pas dit que j’avais vu Ernest Costard et François Huet; j’étais bien content de les voir mais je n’ai pas eu le temps de lui parler beaucoup. Je vous dirai que le tabac de loin n’est pas cher; il vaut 20 sous la livre. Rien autre chose à vous dire pour le moment. Je finis en vous souhaitant le bonjour en vous embrassant. Je me porte très bien et j’ai touché tout ce que vous m’avez envoyé. Votre fils qui vous aime et qui pense à vous.
Désiré Pambouc