

Joigny le 28 Janvier 1914
Chers parents,
Je vous écris pour vous dire que j’ai touché les 10 francs et les 4 timbres. Je suis content qu’ils vont mieux
chez nous ; je vous parlais de convalescence ; je pense en avoir une mais je ne sais pas combien, je crois l’avoir dans quinze jours, n’ayez pas peur, ils nous envoient pas avant qu’on soit bien mieux. Vous me dites qu’il ne fait pas chaud ; chez nous, il ne fait pas chaud à Joigny aussi mais nous, on n’a pas froid dans notre lit. Ce matin, on s’est levé à sept heures et demie; on est resté toute la journée en bas tandis qu’avant on se levait qu’à une heure ; on ne demande pas les convalescences ; c’est le major qui les donne comme il veut. Je vous dirais que ma marraine du Rox m’avait écrit depuis le premier jour de l’an. je vous prierai aussi de souhaiter le bonjour à toute la maisonnée de Auguste Godreuil. Vous pourrez lui dire que je passerai les voir dans quinze jours ou trois semaines et peut-être leur écrire. J’ai écris à ma marraine du bourg; je ne sais pas si elle aura l’idée de me répondre mais ça ne fait rien. J’avais écris à mon cousin Adrien du bourg ; il ne m’a pas répondu; Je vous dirai que si j’ai un mois ; je serai content que vous m’envoyiez une quinzaine de francs ; j’en aurai de trop bien sûr mais faut mieux en avoir plus que moins parce que l’on part par le train de neuf heure de Joigny on est rendu à one heure à Paris ; je ne sais pas si l’on sera à Mauron le soir. Si vous voulez que j’aille vous voir, envoyez moi de l’argent pour la semaine prochaine parce que je ne sais pas quand on va partir. Vaut mieux en avoir que d’être comme un con. Il y en a un qui est parti ce matin ; il y a un mois; l’infirmier nous a dit qu’on aura tous un mois. On attend tous ça, c’est pas qu’on est malheureux, on est plus heureux ici qu’au quartier. A bientôt je pense aller vous voir pour boire un coup de cidre et pour parler un peu ensemble. Rochon m’a écrit l’autre jour et aussi Léon Godreuil. Je pense qu’il se porte bien. Pelan a mangé le beurre, il a bien fait car il aurait été perdu, il voulait en faire venir d’autre mais je n’ai pas voulu, on n’est pas quitte ; il a bien le temps de me récompenser; je connais pas d’autre chose à vous dire ; je finis ma lettre en vous embrassant de tout mon cœur; votre fils qui vous aime et qui pense toujours à vous.
Désiré Pambouc à l’hôpital de Joigny ; salle militaire.
Je mets ça pour arriver plus vite.