Correspondances de poilus 1914-1918

D.P. Lettre du 4 novembre 1916

Désiré à ses parents
à Mauron
04/11/1916

Chers parents,

Je vous écris deux mots; très heureux d'avoir reçu votre lettre qui m'a fait plaisir de vous savoir en bonne santé; pour moi, ça va très bien et je désire que vous soyez de même. J'ai été très content que vous avez vu mon copain. Il est rentré avant hier; il m'a fait demandé et j'ai été le voir. Il m'a donné mon colis. J'ai reçu vos cinq francs aussi. Je doutais peut-être que vous lui en aviez donné. Il ne se rappelait pas; c'est triste d'être comme lui sans frère et sans mère; juste ses deux sœurs pour s'occuper de tout. Lorsque j'irai en permission, je ferai mon possible pour lui rendre service et s'il a besoin de quelque chose; il n'aura qu'à me le dire. L'on dit toujours qu'il vaut mieux être bien avec des amis que avec des parents; c'est bien vrai. Mon cousin qui est parti de hier; il ne me l'a même pas dit; mais je m'en fous. Je n'ai besoin de rien, peut-être que je n'aurai pas tout à fait assez d'argent; si des fois l'on embarquerait par ailleurs, je ne veux rien. Vous me dites qu'il fait froid; pas chez nous; par iciil ne fait pas trop froid mais il tombe de l'eau tous les jours. Je finis en vous remerciant de loin, au plaisir de le faire de plus près. Votre cher fils qui pense toujours à vous. Voilà un mois que je suis dans le même pays; l'on est très bien reçu. Je croyais recevoir des nouvelles de Adrien; il ne m'a pas encore écrit; pourtant, il n'a rien à faire. Bien le bonjour aux voisins et aux amis de ma part.
Désiré Pambouc.