Correspondances de poilus 1914-1918

Joseph GALLAIS a écrit …

Jarnac, le 27 avril 1916. Cher copain, J’ai reçu ta petite lettre ce matin m’apprenant que tu es toujours en bonne santé. je suis très content de la bonne partie que vous avez dû faire pendant vos huit jours de perme mais je vous assure que quand je vais y aller, moi aussi, je vais prendre quelque chose car il y a déjà un moment que je m’en suis passé. mais je vais encore au dépôt alors peut-être j’aurais des permissions si je ne repars tout de suite en rentrant car on y reste pas longtemps maintenant. ma maladie, ça va ; je ne suis pas plus malade que toi mais que veux-tu, j’ai une veine de cocu et je vais tacher de la garder le plus longtemps possible. je ne vois plus grand chose pour le moment ; surtout au plaisir. Un copain qui pense toujours à toi.
J. Gallais 161e d’infanterie. Hôpital N°101, annexe N°2. Jarnac. Charente



Plouaret (Côtes du Nord) le 16 décembre 1918.
J. Gallais à son ami Joseph. Eh bien quoi, tu n’as pas encore reçu ton ordre d’appel. Je pense que ça ne doit pas tarder mais je crois que je serai à la Trinité pour ce moment là en permission. Je compte goûter la bouteille au potard qu’il avait parié. Je suis dans un petit bourg comme Coëtlogon. Je m’ennuie bien plus qu’à Guingamp. Je suis toujours en bonne santé.
Ton copain qui te serre la main.
J. Gallais au 161e d’infanterie, compagnie 29 à Plouaret
Vieux-Marché, Côtes-du-Nord



Guingamp, le 17 septembre 1915.
Mon cher Joseph,
Je suis toujours en bonne santé. Nous avons été vaccinés 4 fois. Maintenant on a 2 jours de repos et ce n’est pas fini, si tu savais comme on est malade après ce truc là. On a encore 3 fois à être vaccinés contre la typhoïde. Il nous pique au moins 3 coups dans l’épaule, ce n’est pas rigolo. Nous sommes pas trop mal pour le moment mais je pense changer de régiment car il y en a déjà qui changent. Blanchard va au Génie, on change au moins 20 par section mais moi je reste ce coup-ci, ce sera pour le prochain coup. J. Gallais au 161e d’Infanterie 26e Comp. 2e section, 4e escouade


Jarnac (Charente), le 22 avril 1916. Cher copain,
Je t’ai déjà écrit voilà à peu près 15 jours mais si tu m’as répondu, certainement que je ne la recevrai pas car je suis évacué depuis 6 jours. Je suis dans un petit patelin de la Charente.
Je t’assure que je suis bien un peu mieux que là-haut à Verdun, mais je vais tâcher d’y rester le plus longtemps possible. Je ne suis pas blessé. J’ai été seulement malade mais je ne le suis pas beaucoup. Maintenant je n’ai plus le souci de rien. Rien que manger et dormir et écrire de temps en temps.
Je ne vois plus grand chose pour le moment.
Un copain qui te serre cordialement la main. J. Gallais, 161e inf. Hopital n°101, annexe n°2


Plouaret (Côtes du Nord) le 18 juillet 1916. Cher Joseph, J’ai reçu ta carte qui m’a fait grand plaisir et de te savoir toujours en bonne santé et que le métier de militaire te va à peu près et surtout que tu es bien nourri et bien couché. Quant à moi, je suis toujours en bonne santé mais je crois que j’en ai plus pour longtemps à rester à Vieux Marché. Tu me demandes l’adresse de François, la voici: François Gallais au 2e d’infanterie coloniale, 26e compagnie, 2e groupe, 1ere section, 3e escouade, Quartier Pautras à Brest, Finistère. Il y a Joseph Feuillafée et lui qui sont tous les deux dans la même chambre. Il n’y a que deux lits entre eux deux. Je ne vois plus grand chose à te dire pour le moment. Un de tes copains qui te serre la main.
J. Gallais


Saint-Brieuc, le 27 septembre 1917. Monsieur Joseph, Aujourd’hui, rentrée de perme de 15 jours ; un peu mal à la tête mais que veux tu, c’est la vie. J’en ai tout de même eu de la veine d’avoir 50 jours de perme. Tu sais, je crois qu’il faudra que je retourne au ?, ça ne fait pas plaisir, mais que veux tu. Reçois d’un copain mes meilleurs souvenirs.
J. Gallais