Correspondances de poilus 1914-1918

D’autres Poilus ont écrit…



Alexandre JOSSE

Ange Jean Baptiste François PENCOLE est né à le 19 septembre 1888 à Ménéac (Morbihan) et est décédé le 18 juin 1915 dans les tranchées de Serre. (Pas de Calais) Fils de François Marie PENCOLE et Jeanne Marie Mathurine GUILLEMIN. Célibataire. Il était incorporé au 65ème Régiment d’Infanterie et a changé de régiment pour rejoindre le 116ème.

La carte ci-dessous a donc été écrite seulement 3 mois et demi avant son décès.






Brest, le 21 juin 1916.
Cher Joseph, J’ai reçu ta carte juste au moment où j’allais t’écrire car ma mère m’a envoyé ton adresse. Moi, je me plais très bien ici aussi et puis on est bien nourri et bien couché. Mais tu parles d’un truc à ? le paquetage ; mon vieux, il y en a de quoi ? mais maintenant, ça va tout seul, seulement l’exercice commence à être dur, on doit ? le fusil sous peu, c’est tout ce qu’il nous reste à toucher ; on a touché le prêt 2 fois et du tabac. Au revoir mon vieux et au plaisir de te revoir à Pâques
J. Feuillade à Monsieur Joseph Amiaux au 1er génie, Cie 5/27, 10eme escouade, classe 1917. Versailles (Seine et Oise)


Léon COLLIN est né le 2 février 1883 à la Maison neuve de Ridorel Coëtlogon et est décédé le 27 septembre 1937 à Tressan la Trinité-Porhoët. Il était incorporé au 71ème Régiment de Chasseurs à pied.

Portrait de Léon COLLIN en uniforme de Chasseur (On distingue le cor de chasse, insigne du bataillon)

Reginald Howard d’ERESBY SNOW est anglais et photographe place Saint-Michel à Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) Il est décédé à Saint-Brieuc le 4 mars 1919.

Le 19 juillet 1916, Somme. Ma chère femme, je t’écris quelques mots pour te donner de mes nouvelles qui sont encore bonnes pour le moment et je désire de tout mon cœur que ma carte te trouve aussi en bonne santé, qu’elle ne te quitte, toi, chère femme, je te dirais que j’ai reçu le certificat que tu m’a envoyé mais je ne sais pas quand je pourrai aller vous voir, si je peux avoir, je m’en irai mais il faut pas y penser parce que je suis pas sûr pourtant je serai content de vous revoir mais je ne sais pas si le bon Dieu m’accordera ce bonheur.

Acte de naissance de Léon COLLIN

Alençon (Orne), Le 20 avril 1915. (Dépôt d’éclopés des fusiliers marins (secteur postal 15) Ma chère mère,
J’espère que vous êtes rétablie maintenant. Sinon le beau temps va vous remettre. Moi j’ai aussi été indisposé quelques jours mais c’était un souvenir de tranchées, maintenant c’est fini. J’ai commencé à manger ce matin. Je vous embrasse bien affectueusement, votre très dévoué fils.
Jean-Baptiste Moy


Alençon (Orne), le 21 mars 1915.
Dépôt d’éclopés des fusiliers marins
Secteur postal 15
Ma chère Aline, Merci bien de ta bonne carte ; je suis heureux de vous savoir tous bien ; pour moi, ça va maintenant mais j’ai été un peu amoché les jours derniers mais ce sont des souvenirs de tranchées. Je ne croyais pas que Joseph passait déjà le conseil quand Eugénie me disait que Joseph allait être soldat. je pensais que c’était Jean-Pierre. ? . J’étais tranquille. Embrasse bien ton père, ta mère et Eugène pour moi (sans oublier le ? de la rue du Tertre) Je vous embrasse bien affectueusement, votre oncle.
Jean-Baptiste Moy


Alençon (Orne), le 13 juillet 1916. Hôpital d’Alençon Mon cher Joseph, Merci bien de ta gentille carte, elle m’a fait bien plaisir et content de vous savoir tous bien car je pense que le pouce de ta mère est guéri. maintenant, pour moi, ça va tout doucement ( je me laisse vivre ) Je ne sais pour combien j’en ai encore ici. J’ai reçu une lettre de Jean-Baptiste Lemoine hier ; il est bien mais il préparerait d’aller à Mohon ? Je vois que tu vas porter le sac un de ces jours mais pas encore tout de suite. Je ne te souhaite pas de passer l’hiver dans les tranchées. Il faut espérer que ce sera terminé avant. Bien le bonjour pour moi à toute la famille ; en attendant le plaisir de vous revoir. Je vous la serre cordialement. Votre vieux tonton et B.F.


Cercay, le 17 août 1915. Cher Joseph, J‘ai reçu ta petite carte qui m’a fait grand plaisir de te savoir en bonne santé ; quant à moi, ça va toujours. Je pense que le pays de Coulonges ne vaut pas celui de Cerçay. Il y a la petite bonne qu’Alphonse connait bien te souhaite le bonjour ainsi que Thérèse. J’espère qu’Alphonse va bien ainsi que Morel Emile. Mon cher Joseph, ne voyant plus rien à te dire, je termine ma carte en te serrant cordialement la main. Ton copain. Toute la famille te souhaite le bonjour. L. Gaudras


Granville, le 6 avril 1915. Cher copain, Que deviens-tu par la Trinité, est-ce que tu vas passer le conseil bientôt. Je ne demande qu’une chose ; c’est que tu viendras avec moi ou plutôt dans le même régiment car je ne serai plus là à moins d’être blessé. Je pense que nous partirons quelques jours; Dis bien le bonjour à tous les copains que je n’oublie pas. celui qui te serre la cuillère.
Désiré Moy.


Vannes, le 9 septembre 1916. Cher Joseph, Je fais réponse à ta lettre qui m’a fait bien plaisir de savoir de tes nouvelles et tu m’excuseras de ne t’avoir pas écrit plus tôt. Tu as dû apprendre que j’avais quitté chez nous ; oui, voilà 8 jours que je suis militaire et commence déjà à m’ennuyer car on a rien à faire et aussi, quand on a l’habitude de travailler dur. Comme cuisine, on est assez bien nourri et pour le lit c’est un peu dur mais que veux-tu, c’est la guerre. Je finis ma carte en te serrant la main de loin. Un ami qui pense à toi.
François Quinio.


Montbrison (Loire) Mon cher Joseph, J’ai reçu ton aimable carte qui m’a fait beaucoup plaisir car moi, deux jours auparavant d’être blessé, j’avais reçu une lettre de toi et j’avais ? ton adresse. je te dis que je ne suis plus à l’hôpital de Moulins et je regrette beaucoup car j’aurai pu revoir les anciens camarades. Je suis à Montbrison voilà une semaine et il fait un temps épouvantable ; de la neige tous les jours. Pour une blessure, ça se voit bien et je suis toujours boiteux. Mon cher Joseph ; crois-tu qu’on les aura de ce temps là ; pour moi, ce sera dur. Je te serre cordialement la main.
Guillemaud Alexis. 51e d’Artillerie, Hôpital 16, Salle 18. Montbrison. Loire.


Granville, le 14 février 1915. Cher camarade, Merci beaucoup de ton aimable carte qui m’ a fait grand plaisir d’avoir de tes nouvelles. Je suis en très bonne santé et je désire que ma carte te trouve de même que qu’elle me quitte. je me plait très bien dans le métier de militaire ; encore quelques semaines et nous irons voir les boches vers le 15 Mars et nous tâcherons dans mettre à bas le plus que nous pourrons ; il y en a toujours de trop. Dis bien le bonjour à tous les copains, à Jean-Louis, Eugène et Cie. Ton copain.
2e d’infanterie, 30e Cie, 2e secteur, Granville, Manche.


Lure, le 1er juillet 1917. Cher camarade, je suis arrivé assez rapidement à la maison et surpris mes parents qui ne m’attendaient guère. Il en a dû être de même pour les tiens. j’espère que tu as reçu ma carte de Paris où j’ai passé une journée avec Weber. Je pars après-demain voir Roger. Je t’enverrai une carte. Pour ma part, j’en ai reçu une ce matin d’Arthur. Je vais lui répondre aussitôt. Á bientôt le plaisir de te lire et bonne perme. Mes amitiés à ta famille. Cordiale poignée de main.
Envoi de Furlenmeyer, permissionnaire de la Cie28/2, section 184.


Avignon, le 9 février 1918. Mon cher Joseph, Deux mots pour t’annoncer mon retour de permission de mercredi dernier. Cela s’est très bien passé ; j’ai été voir ton petit frère à l’école. Enfin, je suis toujours au dépôt, je passe la commission le 14 prochain pour mon changement d’armes. Tu soumettra bien le bonjour à Alphonse de ma part d’un camarade ; les amitiés les plus sincères et une cordiale poignée de main. Ton copain.
Duval Baptiste, 7e génie, Cie D/26, Avignon, Vaucluse.


Ivry (Seine), le 14 février 1916. Vieux sapeur ! Tu vas sans doute t’étonner de recevoir une carte d’un marsouin que j’aurais du envoyer plus tôt car il y a longtemps que j’ai ton adresse mais je t’avais oublié au milieu de ma vaste correspondance. Tous mes copains de Plumieux se plaisent au métier et je crois qu’il en est de même pour tes copains à toi. Quand tu voudras te distraire, viens à Ivry, il y a de jolies poules. Reçois une cordiale poignée de main du marsouin. Cabot Victor au 21e Colonial – 29e Compagnie – 16e Escouade au fort d’Ivry (Seine)


Lorient, le 20 avril 1914. Chère Aline, Depuis plusieurs jours que je suis arrivé au but de mon voyage et j’ai repris le métier militaire car néanmoins rentrant de la vie civile l’on a toujours un peu le cafard mais cela se passe après un ou deux jours. Pour le moment la santé va à merveille et j’espère que chez toi vous soyez tous de même, tu donneras le bonjour chez toi pour moi et embrasser bien le petit Eugène. Je crois que depuis que je l’ai quitté il ne doit pas y avoir beaucoup de nouvelles au patelin. Je ne puis t’en mettre plus long au revoir chère amie. Reçois de ton petit ami un gros baiser. Émile Rouxel – Mécanicien au 3e dépôt – 1ère Section -Lorient.


Lorient, le 10 septembre 1914. J’ai été très heureux de recevoir ton aimable carte, tu me dis que tu as été à Saint-Marc sur la petite sente. Eh bien tu as dû trouver un amoureux là bas. J’étais à Gestel dimanche dernier et je me suis bien amusé depuis trois ans que je n’y étais pas allé. J’ai été chez les Guillemin et Marie Alenic m’a parlé qu’elle avait bu du picherel chez vous. Elle vous envoie bien le bonjour ainsi qu’à Jean-Baptiste Lemoy. Et comme nouvelles du patelin, je crois que c’était tout vieux, maintenant il doit faire beau, les promenades vont commencer, que cela doit être agréable d’aller s’asseoir sur la verdure. Rien de nouveau par ici. Bien le bonjour chez toi pour moi. Ton petit ami qui t’embrasse bien fort. Émile Rouxel – Mécanicien au 3e dépôt – 1ère Section -Lorient.



Saint-Malo (Ille et Vilaine), le 21 février 1916. Mon cher Joseph,
Je suis très heureux de savoir ton adresse comme cela nous pourrons correspondre. Nous sommes finis d’être vaccinés. Je n’ai souffert que la 1ère fois. Nous sommes bien nourris, nous n’avons pas encore fait de marches mais ça ne va pas tarder.
C’est demain que nous allons au tir, il y a une huitaine de jours que nous avons touchés le flingot tout neuf.
À Saint-Malo il fait une température tout à fait douce, c’est beau, surtout la mer qui monte et qui descend. C’est curieux on ne voit que des bateaux, Saint-Servan est à deux pas de Saint-Malo. De la caserne, nous ne sommes pas plus loin à y aller. Dinard est tout proche aussi, pour 3 sous on y va par le bateau. Nous rendons souvent visite à Paramé qui se trouve à environ 3 km de Saint-Malo. Cousin m’écrit souvent mais ce n’est pas ce qu’il avait rêvé, il prétend que c’est dur.
Aujourd’hui j’ai été pesé, je ne maigris pas à la caserne. Beaucoup ont attrapé des morpions avec les connaissances, ça passe le plaisir.
Dans ma chambre presque tous parlent breton, les premiers temps ça m’ennuyait mais ce sont de bons types.
Reçois mon cher Joseph mon meilleur souvenir, Eugène


Ploërmel (Morbihan), le 3 décembre 1916. Mon cher frère, Je réponds à ton aimable lettre que j’ai reçue hier midi et je t’en remercie. je ne sais pas si Fernand est reparti. Je vais écrire à Marraine aujourd’hui pour lui demander quand tu reviendras en perme. nous pourrons passer quelques jours ensemble. j’espère te voir dans quelques mois où nous serons tous heureux de nous revoir en famille. je termina en t’embrassant de tout cœur et en t’aimant pour la vie. Ton petit frère.
Eugène, école La Monnais, Ploërmel. Morbihan.


Breuil, le 5 avril 1917. Chère Marraine, Je vous écris une petite carte pour vos donner de mes nouvelles qui sont toujours bonnes. Je suis arrivé hier matin à ma compagnie en bonne santé après avoir fait 5 jours de voyage. La gare régulatrice de Noisy le sec m’a envoyé m’équiper à Troyes dans le département de l’Aube. J’ai passé par Chalons sur Marne et dans toutes les gares, il fallait au moins s’arrêter 3 heures. Les trains étaient bondés de permissionnaires. Je souhaite que ma carte vous trouvera en bonne santé. votre filleul affectueux. Je remonte sur ma machine aujourd’hui et la pluie tombe à verse.
Chanvril, 3e génie, 7e Cie, Fismes. Marne.


Chartres (Eure), le 5 juin 1918. Chère Marraine,