Correspondances de poilus 1914-1918

D.P. Lettre du 12 mai 1917

Cher ami,

Je vous écris deux mots; très content d'avoir reçu de vos bonnes nouvelles ; pour mois, elles sont très bonnes et je désire que ma petite lettre vous trouve de même. je vous dirai que mon heure est complètement passée. je me suis fait porté malade trois jours et puis c'est fini. l'on est parti de mercredi; l'on a embarqué et nous sommes dans le pays du bon vin est le meilleur. l'on est pour quelques jours de repos en attendant la chaude. c'est terrible de voir ce que l'on voit en ce moment. je vous dirai que Pelhan n'est même pas passé me voir en arrivant. C'est moi qui m'ai dérangé; il m'a dit qu'il vous aurait vu dimanche. Pour Jouet, il se porte bien aussi. Il pense aller en perme bientôt; j'ai repris ma place en arrivant et mon camarade était bien content; l'autre ne voulait rien faire pour le jeune homme dont tu m'as parlé. Ce n'est pas drôle qu'il soit resté sur le terrain aux prisonniers avec la boucherie qu'il y a eu; mais impossible de vous en dire davantage parce que c'est honteux. je suis très content de savoir que la cloison est faite. par ici, il a fait de la pluie mais tout pousse maintenant. J'espère qu'il y aura des pommes parce que les pommiers sont beaux. je ne vois plus rien à vous dire. je finis en pensant toujours à vous. Votre ami qui vous serre la main de loin.
Désiré Pambouc