Je fais réponse à votre lettre que j'ai reçu hier soir; très content de vous savoir en très bonne santé; tant qu'à moi, ça va bien aussi et je désire de grand cœur que vous soyez de même. Vous me dites que vous avez donné un colis à Pelhan pour moi et qu'il a été vous voir. Je suis très content s'il n'y aurait pas été; jamais je n'aurai été chez lui; j'espère qu'il n'a pas fait comme moi, qu'il a bu un bon coup et surtout pas attrapé le rhume chez nous lorsqu'on revient de permission; on le surnomme " le cafard ou le tir au flanc " Je peux vous dire que par ici où je suis, il gèle à ne pas rester dehors et pourtant l'on est bien obligé. L'on dit que c'est l'année de la victoire. Moi, je dis que c'est la fin d'un grand nombre de malheureux. Si tout ceux qui ont inventé cette boucherie seraient à la place du pauvre fantassin; il y a bien longtemps que ce serait fini. Ils mériteraient ce qu'ils n'ont pas. Enfin, c'est à peu près tout ce que je vois à vous raconter pour aujourd'hui. j'espère que Pelhan va rentrer demain matin ou bien il sera en retard. je finis en souhaitant le bonjour à tonton Adrien ainsi qu'à ma cousine et aux voisins. votre fils qui pense à vous. Je peux vous dire que je suis ordonnance de l'officier depuis deux ou trois jours. Au revoir chers parents. Désiré Pambouc